- Accueil ›
- Conseils ›
- Pathologies ›
- L’hyperhidrose
L’hyperhidrose
La transpiration excessive, souvent localisée, peut devenir un réel handicap socioprofessionnel. Les traitements locaux sont d’efficacité variable et temporaire.
Qu’est-ce que c’est ?
L’hyperhidrose désigne une sudation excessive, au-delà de celle nécessaire à la normalisation de la température corporelle, qui retentit sur la qualité de vie du patient. Si l’étendue de la surface cutanée concernée est >100 cm2, l’hyperhidrose est dite « généralisée »; si elle est moindre (90 % des cas), on parle d’« hyperhidrose localisée », le plus souvent aux paumes, aisselles et/ou plantes des pieds. La prévalence est estimée entre 0,6 et 3 % de la population.
Quelles sont ses causes ?
L’hyperhidrose résulte d’une hyperstimulation des glandes eccrines sudoripares dont le mécanisme exact reste inconnu. En grande majorité, les hyperhidroses localisées et symétriques sont « primaires », sans causes évidentes, probablement liées à une prédisposition génétique. Les troubles généralisés sont en général secondaires à une pathologie (hyperthyroïdie, diabète, obésité…) ou iatrogènes (antidépresseurs, propranolol, pilocarpine…).
Quels sont les symptômes ?
• L’hyperhidrose se manifeste par une sensation d’humidité pouvant aller jusqu’au ruissellement. Les formes localisées, bilatérales, débutent le plus souvent dans l’enfance et sont aggravées par les émotions (stress…), l’effort physique, le café, l’alcool ou les épices.
• Bien que bénigne, l’hyperhidrose peut devenir un réel handicap socioprofessionnel : vêtements humides, tachés, changés plusieurs fois par jour, mauvaises odeurs, manipulation difficile de papiers ou claviers, poignées de main humide… La macération favorise en outre la survenue d’affections fongiques, bactériennes, de verrues ou d’eczéma.
Quelle est la prise en charge ?
Le traitement des hyperhidroses secondaires est avant tout celui de la cause. En cas d’hyperhidrose localisée, la gêne ressentie par le patient justifie un traitement, installé graduellement selon résultats :
Topiques antitranspirants. Il s’agit essentiellement de solutions de sels d’aluminium, diversement associés à des antiseptiques, des antifongiques ou des huiles essentielles. Leur action est principalement mécanique par obstruction du canal sudoripare. Les sels de zirconium sont également utilisés.
Ionophorèse. Ce procédé consiste à faire pénétrer à l’aide d’un courant électrique et par voie transcutanée les ions Cl– et Na+ d’une solution aqueuse afin de bloquer les glandes sudoripares. En pratique, les parties concernées (mains et pieds surtout) sont plongées dans des bacs d’eau du robinet où circule un courant électrique. Les séances, d’une vingtaine de minutes (remb. SS), sont répétées plusieurs fois par semaine chez un dermatologue ou un kinésithérapeute puis espacées selon les résultats (en moyenne 1 toutes les 3 semaines).
Toxine botulique. La seule indication pour laquelle la toxine botulique A, en intradermique, a reçu une AMM en France est l’hyperhidrose axillaire sévère résistant aux autres traitements. Les glandes sudoripares dont l’innervation est cholinergique sont temporairement bloquées (4 mois à un an) par sa puissante action inhibitrice de l’acétylcholine. La séance doit être renouvelée régulièrement (en milieu hospitalier, NR, environ 300 €). On utilise parfois les injections palmoplantaires.
Chirurgie. Elle est réservée aux cas sévères et rebelles aux traitements. La chirurgie la plus fréquemment pratiquée est la sympathectomie par endoscopie (sectionnement des ganglions de la chaîne sympathique). Elle n’est pas dénuée de risques, le plus important étant une hyperhidrose compensatrice qui apparaît dans 60 % des cas dans un autre territoire.
Autres approches. Les traitements systémiques anticholinergiques (oxybutynine, atropine…), parfois prescrits (hors AMM), sont limités par leurs effets indésirables.
EN PRATIQUE
• Les symptômes sont améliorés par des mesures d’hygiène simples : toilette locale et séchage soigneux, vêtements en fibres naturelles, nettoyage des vêtements et chaussures fréquents.
• La toxine botulique est contre-indiquée en association avec les antibiotiques aminosides.
• Les antitranspirants locaux s’appliquent le soir sur une peau sèche et saine (règle des « 3S »). En traitement d’attaque, l’application est généralement renouvelée 3 soirs de suite puis 1 à 2 soirs par semaine en entretien. La formation d’acide hydrochlorhydrique au contact de la sueur peut provoquer une irritation cutanée.
Sources : www.la-transpiration.org ; www.hyperhidrose.org ; « Hyperhidrose localisée : clinique et traitements », Revue médicale suisse, 2009 ; 5 : 870-875 ; « Hyperhidrose : quels traitements locaux utiliser dans la pratique » ? Prescrire, janvier 2006, n° 268.
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
- Alerte aux méningites : vérifiez le statut vaccinal des patients
- L’ordonnance d’une patiente souffrant d’une sinusite aiguë
- [VIDÉO] Accompagner le patient parkinsonien à l’officine
- Eau oxygénée boriquée au Formulaire national
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?

