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Les plantes antalgiques par voie orale
Quelle que soit l’origine de la douleur, la soulager est la première réponse à apporter au patient qui se plaint de ses articulations. Le traitement phytothérapique antalgique proposé est général et/ou local.
Les experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments et produits de santé (Afssaps) ont sélectionné un certain nombre de plantes qui, en raison de leurs propriétés et de leur rapport bénéfice/risque positif, peuvent être conseillées par voie orale dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses mineures.
Plantes à iridoïdes
Les iridoïdes sont caractérisés par un squelette à dix atomes de carbone. Dans le règne végétal, ils existent majoritairement sous forme d’hétérosides.
Harpagophyton
– Partie utilisée : racine secondaire tubérisée, coupée et séchée.
– Principaux constituants : iridoïdes (harpagoside : minimum 1,2 % exigé à la 4e édition de la Pharmacopée européenne, procumboside, harpagide), flavonoïdes, polysaccharides hydrosolubles.
– Actions pharmacologiques : anti-inflammatoire, faiblement antalgique, tonique amer, hypo-uricémiant, hypocholestérolémiant.
– Indications : manifestations articulaires douloureuses de l’arthrose (genou, hanche, cervicale, dos), tendinites.
– Contre-indications : ulcère gastrique ou duodénal (forme tisane). Les plantes amères stimulent la sécrétion acide dès qu’elles sont au contact de la bouche.
– Posologie : 4,5 g de drogue végétale par jour en infusé.
Verser 300 ml d’eau bouillante sur la drogue pulvérisée et laisser reposer à température ambiante pendant 8 heures. Filtrer. Répartir en trois prises dans la journée.
– Effets indésirables : diarrhée chez les personnes sensibles. Elle impose l’arrêt du traitement.
Votre conseil : en phase douloureuse aiguë la posologie peut être augmentée jusqu’à neuf grammes de drogue végétale par jour pendant quelques jours.
L’action ne s’exprime pleinement qu’après 7 à 10 jours de prise et, en cas d’arthrose, le traitement doit être poursuivi au moins deux à trois mois. La tisane a un goût amer et noircit à l’air. Elle peut être aromatisée avec de la verveine ou de la menthe. Vous pouvez aussi proposer une forme gélule ou comprimé, sans oublier que l’extrait aqueux d’harpagophyton reste la meilleure forme d’utilisation de cette plante.
Plantes à dérivés salicylés
Certaines plantes traditionnellement utilisées comme antirhumatismales contiennent des dérivés salicylés naturels. C’est à partir de ceux-ci qu’a été synthétisée l’aspirine.
Saule
– Partie utilisée : écorce séchée des jeunes rameaux ou morceaux entiers séchés des ramules de l’année.
– Principaux constituants : au minimum 1,5 % de dérivés salicylés totaux dont salicine, fragiline, populine, salicortine et leurs esters ; composés phénoliques : acides salicylique, caféique ; flavonoïdes ; proanthocyanes et tanins.
– Actions pharmacologiques : antipyrétique, antalgique, anti-inflammatoire.
– Indications : manifestations articulaires douloureuses d’origine rhumatismale, lombalgies aiguës ; états fébriles et grippaux.
– Contre-indications : aucune, y compris en cas d’ulcère.
– Précautions d’emploi : à éviter chez les personnes présentant une allergie avérée à l’aspirine ; ne pas associer aux anticoagulants oraux.
– Posologie : chez l’adulte la dose journalière moyenne correspond à 60 à 120 mg de dérivés salicylés totaux exprimés en salicine (extraits secs, extraits fluides, teintures). Décoction de 5 minutes à 20 g/l : 250 à 500 ml à répartir matin, midi, et soir.
– Effets indésirables : possibilité de troubles gastro-intestinaux imputables à la présence de tanins.
Votre conseil : c’est le précurseur naturel de l’aspirine sans ses effets indésirables, en particulier gastroduodénaux et hémorragiques, en raison de la dose de salicylate limitée fournie par la drogue et de la structure de la salicine. Son action est plus rapide que celle de l’harpagophyton et du cassis. En cas de poussées aiguës douloureuses, la posologie chez l’adulte peut être portée à 240 mg de dérivés salicylés exprimés en salicine.
Reine-des-prés ou ulmaire
– Partie utilisée : fleur, sommités fleuries séchées.
– Principaux constituants : 0,3 à 0,5 % de dérivés salicylés dont monotropitoside (hétéroside du salicylate de méthyle) et spiraéine (xyloglucoside de l’aldéhyde salicylique) ; hétérosides de flavonols (spiréoside, hypéroside) ; tanins galliques.
– Actions pharmacologiques : diurétique, anti-inflammatoire, antalgique, fébrifuge et sudorifique, antispasmodique.
– Indications : manifestations articulaires douloureuses en particulier d’origine arthrosique ; états fébriles et grippaux.
– Précautions d’emploi : à éviter en cas d’allergie avérée aux salicylés.
– Posologie : infusion de 15 minutes à 20 g/l. Boire 250 à 500 ml par jour en trois prises dans la journée (matin, midi, soir).
– Effets secondaires : à hautes doses uniquement, risque de nausées, hématurie (liée à l’effet diurétique de la plante).
Votre conseil : ne pas faire bouillir la plante et attendre que l’eau ait atteint 90 °C environ avant de la verser sur les sommités fleuries, les principes actifs (aldéhyde salicylique et salicylate de méthyle) étant entraînés par la vapeur d’eau.
Faire des cures de 20 jours par mois si les douleurs sont chroniques. Comme pour le saule, l’action est assez rapide.
Plantes à flavonoïdes et acides phénols
Les flavonoïdes sont des pigments quasiment universels des végétaux. Ils sont responsables de la coloration des fleurs et des fruits. Ils protègent au niveau des feuilles les tissus contre les effets nocifs des rayons UV. Il existe plus de 4 000 flavonoïdes.
Le terme d’acide phénol s’applique aux dérivés des acides benzoïques et cinnamiques. Eux aussi ont une distribution très large dans le règne végétal.
Cassis
– Partie utilisée : feuille.
– Principaux constituants : 1,5 % au minimum de flavonoïdes (isoquercitroside, rutine, hypéroside) ; flavanols (catéchol, épicatéchol) ; prodelphinidols.
– Actions pharmacologiques : anti-inflammatoire, antalgique, diurétique éliminateur d’urée et d’acide urique, antihypertenseur (chez l’animal de laboratoire).
– Indications : manifestations articulaires douloureuses en particulier d’origine rhumatismale.
– Précautions d’emploi : sauf avis médical contraire, ne pas utiliser conjointement avec des diurétiques prescrits pour traiter une insuffisance rénale ou cardiaque.
– Posologie : infusion de 15 minutes à 50 g/l. Boire 250 à 500 ml par jour à répartir matin, midi et soir.
Votre conseil : la feuille de cassis étant diurétique, un apport hydrique suffisant est nécessaire pour éviter un dessèchement cutané. C’est également une plante à ne pas oublier en cas d’hyperuricémie ou encore d’arthritisme.
Le cassis donne également de bons résultats face à une gonarthrose.
Ortie dioïque
– Partie utilisée : feuille, parties aériennes.
– Principaux constituants : 1 à 2 % de flavonoïdes, plus de 20 % d’éléments minéraux (calcium, potassium, silicates), acides phénols (acide caféique et ses esters), coumarine (scopolétol), acides aminés libres, chlorophylle (environ 2,7 %).
– Actions pharmacologiques : faiblement diurétique, éliminateur de chlorures, d’urée, d’acide urique, anti-inflammatoire, dépuratif, antiasthénique, hypoglycémiant, astringent, reminéralisant.
– Indications : manifestations articulaires douloureuses de l’arthrose et de l’arthrite.
– Posologie : infusion pendant 10 minutes de 4 g par tasse de 150 ml, trois fois par jour.
Votre conseil : l’ortie agit sur la phase initiale de l’inflammation car elle inhibe la synthèse des cytines. Son action sur les manifestations articulaires douloureuses est donc symptomatique et étiologique. L’ortie peut être prise à long terme. C’est également un antiasthénique.
Frêne
– Partie utilisée : feuille.
– Principaux constituants : au moins 2,5 % de dérivés hydroxycinnamiques (acides chlorogénique, caféique), coumarines (fraxoside, esculoside), flavonoïdes (rutine), iridoïdes, tanins, mannitol.
– Actions pharmacologiques : diurétique, éliminateur d’acide urique ; antalgique et anti-inflammatoire (pas de travaux expérimentaux mais propriétés confirmées par l’usage).
– Indications : manifestations articulaires douloureuses mineures en particulier d’origine rhumatismale.
– Précautions d’emploi : sauf avis médical contraire, ne pas utiliser conjointement avec des diurétiques prescrits pour traiter une insuffisance rénale ou cardiaque.
– Posologie : infusion de 15 minutes à 10 à 20 g/l ; boire 500 ml à 1 litre par jour.
Votre conseil : plante à incorporer dans des formules composées quand les douleurs articulaires s’accompagnent d’hyperuricémie ou de surcharge pondérale en complément des mesures diététiques.
Faîtes la différence !
– Harpagophyton, ortie et cassis : traitement de fond.
– Saule et reine-des-prés : action rapide et cures courtes.
Gemmothérapie et arthrose
L’arthrose est une des grandes indications de la gemmothérapie (utilisation de bourgeon frais) qui agit sur la douleur et l’ankylose, permet de stopper ou de ralentir la destruction articulaire. Sans contre-indications, elle peut être associée ou prise en alternance avec le traitement phytothérapique. Le traitement classique est suivi par périodes de deux mois entrecoupées d’un arrêt de un mois. Il est maintenu jusqu’à amélioration.
Dans un grand verre d’eau, ajouter 50 à 75 gouttes de :
– Pinus bourgeon macérat glycériné 1D (pin des montagnes), le matin.
– Ribes bourgeon macérat glycériné 1D (cassis), à midi.
– Vitis bourgeon macérat glycériné 1D (vigne), le soir.
Avantages et inconvénients
– Avantages : efficacité, mais à condition de ne pas sous-doser les posologies indiquées, pas de risque de toxicité gastroduodénale ou d’accidents hémorragiques comme avec les anti-inflammatoires et antalgiques allopathiques. Possibilité de faire un conseil personnalisé.
– Inconvénients : les effets anti-inflammatoires des plantes ne se manifestent pas aussi rapidement que leurs équivalents allopathiques. Insistez sur la nécessité de poursuivre le traitement au moins 15 jours pour en ressentir les premiers effets bénéfiques. Si la douleur est importante, il est toujours possible d’associer au départ plantes et antalgiques classiques à posologie réduite. Ne pas augmenter inconsidérément les doses.
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