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Les groupes sanguins

Publié le 30 septembre 2017 | modifié le 2 février 2025
Par Patricia Peron
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Les groupes sanguins ont été découverts au début du XX e siècle. Leur détermination est primordiale dans les transfusions sanguines, les greffes et au cours de la grossesse.

Qu’est-ce qu’un groupe sanguin ?

Les groupes sanguins sont définis par la présence d’antigènes spécifiques à la surface des globules rouges.

On compte plus de 300 antigènes. Ils sont classés en systèmes de groupes sanguins. Il existe une trentaine de systèmes. Les plus importants pour la compatibilité sanguine entre deux personnes et les transfusions, sont les systèmes ABO, RH (ancien système Rhésus) et KEL.

Quelles sont les caractéristiques ?

Le système ABO

Les sujets du groupe A présentent sur leurs globules rouges l’antigène A, ceux du groupe B, l’antigène B, ceux du groupe AB les antigènes A et B et ceux du groupe O n’expriment ni l’antigène A, ni l’antigène B.

Par ailleurs, le système immunitaire produit des anticorps dirigés contre les antigènes que le sujet n’exprime pas. Pour le système ABO, ces anticorps sont dits « réguliers » car ils sont présents chez tous les individus, et « naturels » car produits en dehors de tout contact avec des antigènes étrangers. Ainsi, les sujets A produisent des anticorps anti-B, les sujets B des anticorps anti-A, les sujets O des anticorps anti-A et anti-B. Les sujets AB n’expriment ni les anticorps anti-A ni les anti-B.

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Les systèmes RH et KEL

Le système RH est composé de 5 antigènes majeurs — D (1), C (2), E (3), c (4) et e (5) — très immunogènes. On parle de Rhésus positif, ou RH 1, lorsqu’un sujet exprime l’antigène D, et de Rhésus négatif, ou RH -1, lorsqu’il ne l’exprime pas.

Le système KEL est également très immunogène.

Pour ces systèmes, les anticorps ne sont pas naturellement présents : on parle d’anticorps irréguliers (ou agglutinines irrégulières). Ils apparaissent au décours d’une situation allo-immunisante (transfusion, grossesse, transplantation).

Quelles sont les conséquences d’une incompatibilité ?

Lors de transfusions, la réaction antigène-anticorps est à l’origine d’hémolyse intravasculaire (pouvant entraîner collapsus, insuffisance rénale, décès…) ou intratissulaire (ictère, anémie…).

En cas d’incompatibilité fœto-maternelle (présence chez la mère d’anticorps anti-D dirigés contre l’antigène D du fœtus), cette réaction peut entraîner une anémie fœtale et/ou une maladie hémolytique du nouveau-né. Les anticorps du système ABO ne traversent pas la barrière placentaire.

Quand détermine-t-on les groupes sanguins ?

En médecine transfusionnelle, la détermination ABO RH-KEL chez les receveurs et les donneurs permet de :

– prévenir tout conflit antigène-anticorps en respectant les règles de compatibilité

– prévenir une immunisation qui compromet les chances de transfusions ultérieures et l’avenir obstétrical des femmes jeunes.

Au cours de la grossesse, le groupage sanguin de la mère (et du père si la mère est RH-1), permet d’anticiper les risques liés à une incompatibilité fœto-maternelle.

Sources : efs.sante.fr ; Transfusion sanguine et produits dérivés du sang, La Revue du Praticien, mai 2012 ; labtestsonline.fr, société française de biologie clinique, groupage-sanguin ; ints.fr, La transfusion, Groupes sanguins ; Groupes sanguins et règles immuno-hématologiques, CHUBordeaux.fr, septembre-2013