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Les étudiants jugent leurs stages de formation
Peut mieux faire. C’est ce qui ressort de l’étude sur les stages du cursus universitaire menée par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). D’où son souhait de les adapter afin de préparer les futurs pharmaciens à leurs nouvelles missions.
Nous voulions avoir une vision globale des stages, voir ce qui n’allait pas, les points qu’il fallait faire évoluer et surtout avoir des chiffres sur lesquels nous appuyer », explique Maxime Beltier, président de l’ANEPF. L’association a donc lancé plusieurs enquêtes d’évaluation auprès des étudiants dès la rentrée 2009. Un an après, l’ANEPF livre les résultats de cette étude, une première dans son genre.
Raccourcir le stage d’initiation à quatre semaines
Le stage d’initiation officinale a lieu en fin de 1re ou de 2e année. Il dure six semaines. De fait, 73 % des étudiants le trouvent trop long et préféreraient un stage de quatre semaines. D’autant que « ce stage n’est pas optimisé car les étudiants ne possèdent pas encore suffisamment de connaissances sur les médicaments », commente Thibaut Girollet, chargé de mission Stages à l’ANEPF. D’ailleurs, 97 % des étudiants ont été chargés de la réception et du rangement des commandes. « Nous ne sommes pas contre le fait de ranger, mais de nombreux étudiants n’ont pas suivi tous les objectifs du stage », remarque Thibaut Girollet. En effet, si 83 % d’entre eux ont été initiés à la dispensation des ordonnances, seulement 72 % l’ont fait en compagnie de leur maître de stage et 18 % étaient seuls pour délivrer des médicaments ! Pour autant, 86 % estiment que l’encadrement était satisfaisant. Ce qui signifie aussi qu’il ne l’était pas pour près de 1 200 étudiants. Au final, ce stage n’a pas donné envie à 37 % des étudiants d’exercer en officine. Un chiffre que pondère Thibaut Girollet : « Il correspond quasiment au nombre d’étudiants qui choisissent les autres filières. » Néanmoins, l’ANEPF demande une durée de stage plus courte et une liste obligatoire d’ordonnances types à délivrer avec le maître de stage.
Mieux préparer les stages d’application
Lors des stages d’application (une semaine de mise en pratique des connaissances), les étudiants doivent travailler sur des ordonnances sélectionnées en rapport avec le thème du stage. Seul problème : ils ne sont que 38 % à l’avoir fait et 50 % des répondants considèrent que ce stage ne les a pas aidés à mieux comprendre les enseignements. Plus étonnant, 70 % de ces étudiants ne sont pas allés fréquemment au comptoir alors que leurs connaissances en matière de médicaments sont déjà plus étoffées, puisqu’ils sont en 3e ou 4e année d’études. « Certains étudiants se sont retrouvés seuls, confinés dans le préparatoire, le pharmacien leur amenant de temps en temps une ordonnance à étudier », rapporte Thibaut Girollet. Est-ce parce que 42 % des maîtres n’avaient pas préparé la venue de l’étudiant ? Pour finir, 52 % des étudiants n’ont pas trouvé ce stage intéressant. Les étudiants de l’ANEPF souhaitent, selon Thibault Girollet, « que les maîtres de stage soient mieux informés sur les objectifs à tenir ». En effet, si tous les étudiants reçoivent un guide de stage, ce n’est pas le cas des pharmaciens qui sont simplement invités à consulter le site de l’Ordre.
Travailler avec les étudiants en médecine à l’hôpital
Le principal objectif du stage hospitalier de 5e année est la familiarisation des étudiants avec la prescription des médicaments et des analyses biologiques. Or, il n’a été tenu que pour 47 % des étudiants. De fait, 63 % des répondants ont trouvé ce stage (une année à mi-temps) trop long. « Peu d’étudiants ont participé à la dispensation des médicaments dans les services, commente Thibaut Girollet. Certains sont restés dans la pharmacie, d’autres au contraire se trouvaient dans des services très spécialisés sans contact avec la pharmacie. » Les étudiants souhaiteraient pouvoir passer dans plusieurs services et rencontrer des étudiants en médecine. « On aimerait pouvoir se poser et discuter ensemble d’une ordonnance. On compte sur les projets de nouvelles missions du pharmacien et de coordination de soins entre professionnels de santé pour faire avancer cette idée », détaille Thibaut Girollet. 66 % des étudiants considèrent tout de même l’expérience enrichissante.
Les étudiants sont à 84 % satisfaits du stage officinal de 6e année. Cependant, « on aimerait que le maître de stage soit plus disponible et que soit établi un calendrier pour que l’étudiant et le maître de stage puissent discuter régulièrement des objectifs », rapporte Thibaut Girollet. En outre, deux étudiants sur trois regrettent de ne pas avoir été impliqués dans la gestion administrative, la gestion d’une gamme ou la rencontre avec des grossistes. Quant au dossier pharmaceutique, l’étude montre que 52 % des étudiants n’ont pas appris à le consulter et qu’ils sont 38 % à ne pas savoir créer un dossier.
Professionnaliser le stage officinal
« En officine, tout le monde est pressé et l’étudiant a peu de moment propice pour interpeller le pharmacien », regrette Thibaut Girollet. Dans 69 % des cas, les maîtres de stage n’ont d’ailleurs pas répondu aux sollicitations des étudiants. De nombreux étudiants ont eu l’impression d’être considérés comme « une main-d’œuvre peu chère, employée pour remplacer un préparateur en congés ». Ils souhaitent « que les maîtres de stage soient davantage formés à accueillir un stagiaire, informés et surtout évalués », et que les stages soient « plus ancrés dans la pratique, plus professionnalisants et axés sur les nouvelles missions », relève Thibaut Girollet.
L’ANEPF souhaite qu’une rénovation s’engage et que les étudiants y participent en relation avec le Collège des pharmaciens maîtres de stage. « Nous avons lancé l’étude l’an dernier afin de pouvoir intégrer ces résultats aux évolutions en cours, aussi bien celle des études de pharmacie, qui débute avec la première année des études de santé, que celle du métier de pharmacien avec la loi “Hôpital, patients, santé et territoires” », conclut Maxime Beltier, président de l’ANEPF.
Près de 15 000 réponses
L’ANEPF a distribué des questionnaires dans toutes les facultés de pharmacie par l’intermédiaire des 24 associations locales d’étudiants en pharmacie. Elle a reçu en retour près de 15 000 réponses portant sur les quatre stages du cursus pharmaceutique. Ainsi, 8 491 étudiants ont répondu aux questionnaires portant sur le stage d’initiation. Ils sont 4 011 à avoir donné leur avis sur les stages d’application des enseignements coordonnés et 1 607 à s’être exprimés sur les stages hospitaliers. Enfin, 853 étudiants ont répondu sur le stage de pratique professionnelle de la filière officine.
Pour consulter les résultats : www.anepf-online.com, rubrique « Actualités »
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