Les dermocorticoïdes peuvent-ils être à l’origine d’allergie ?

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Les dermocorticoïdes peuvent-ils être à l’origine d’allergie ?

Publié le 19 août 2024
Par Maïtena Teknetzian
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Les dermocorticoïdes sont indiqués dans le traitement des eczémas de contact. Pour autant, ils sont parfois, eux-mêmes, à l’origine d’allergies de contact dont la prévalence est estimée entre 0,2 et 5 % selon les publications.

Ces allergies de contact peuvent être dues aux excipients, mais aussi, paradoxalement, au corticoïde ou le plus souvent à un de ses métabolites. Il s’agit de manifestations d’hypersensibilité retardée dont le risque dépend de l’état cutané (l’altération de la barrière cutanée semble être un facteur prédisposant), ainsi que de la structure chimique de la molécule et de son métabolisme cutané. Les dermocorticoïdes subissent en effet un métabolisme local par hydrolyse de leur fonction ester et, selon la localisation de celle-ci sur la molécule, son hydrolyse est plus ou moins rapide. Or, les molécules rapidement métabolisées (telle que l’hydrocortisone) sont souvent plus allergisantes. Le diagnostic est difficile car le tableau clinique est peu spécifique et souvent masqué par l’effet anti-inflammatoire du dermocorticoïde. Une hypersensibilité est à suspecter devant l’absence d’amélioration ou l’aggravation d’une dermatose réputée corticosensible ou lorsque la zone traitée est blanchie mais la zone périphérique rouge, ce qui doit mener à une exploration allergologique.

Sources : « Hypersensibilité aux dermocorticoïdes », Annales de dermatologie et de vénérologie, 2012 ; « Hypersensibilité allergique aux corticostéroïdes topiques et systémiques », Revue française d’allergologie, 2010.

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