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Les anévrismes

Publié le 28 juin 2014
Par KarellE Goutorbe et Alexandra Blanc
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Les anévrismes sont très souvent asymptomatiques. Le principal risque est la rupture, généralement non prévisible et de survenue brutale. Sa prise en charge est une urgence médicale.

Qu’est-ce qu’un anévrisme ?

• Un anévrisme correspond à la dilatation localisée d’une artère.

• La physiopathologie de l’anévrisme est mal connue, liée à des facteurs congénitaux et héréditaires, éventuellement à un traumatisme.

• Elle résulte de phénomènes dégénératifs et d’un amincissement de la paroi vasculaire, favorisés par l’athérosclérose et l’hypertension artérielle.

• En se dilatant progressivement, la paroi artérielle se fragilise jusqu’à se fissurer ou se rompre provoquant ainsi une hémorragie interne.

Quels sont les différents types d’anévrisme ?

• Ils sont caractérisés par leur forme : sacciforme (formation d’une poche ou sac anévrismal) ou fusiforme (en forme de fuseau).

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• Ils peuvent toucher différentes artères. Les plus fréquents sont les anévrismes sacciformes des artères cérébrales. Ils peuvent aussi survenir dans la partie basse de l’aorte et sont davantage fusiformes.

D’autres localisations sont retrouvées, au niveau du cœur, sur les artères du bassin, des genoux ou du foie.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les principaux facteurs de risque sont l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle, le cholestérol, la consommation de tabac et d’alcool, un âge avancé.

Quels sont les symptômes ?

• En général, tant que l’anévrisme n’est pas rompu, il reste asymptomatique. Certains symptômes sont parfois annonciateurs : céphalées et troubles visuels dans l’anévrisme intracrânien, douleurs abdominales ou lombaires pour l’anévrisme de l’aorte.

• En cas de rupture, les symptômes dépendent de l’importance de l’hémorragie occasionnée et de sa localisation.

• La rupture d’un anévrisme intracrânien est à l’origine d’un accident vasculaire cérébral hémorragique dont les principaux symptômes sont une déformation de la bouche, une faiblesse d’un côté du corps, des troubles de l’élocution voire un coma. Elle mène au décès dans 50 % des cas.

• Au niveau de l’aorte, les ruptures d’anévrisme provoquent souvent une perte de connaissance et un décès rapide dans 80 % des cas.

Comment les détecter ?

• La découverte d’un anévrisme non rompu est principalement fortuite à l’occasion d’un examen radiologique ou d’imagerie médicale réalisé pour une autre raison.

• Devant certains symptômes, un anévrisme est recherché par échographie ou scanner.

Quelle est la prise en charge ?

• Avant la rupture, le choix d’une surveillance de l’anévrisme ou d’une intervention est posé de façon personnalisée en fonction des bénéfices attendus.

• La rupture est une urgence médicale. Le traitement repose sur différentes techniques :

– chirurgicale : pose d’un clip à la base de l’anévrisme sacciforme pour le fermer ou implantation d’une prothèse pour l’anévrisme fusiforme de l’aorte.

– endovasculaire : mise en place d’un stent dans l’artère empêchant le sang de passer dans l’anévrisme ou, dans les anévrismes sacciformes, pose d’un coil (petit ressort de platine) qui obstrue l’anévrisme.

Sources : « Anévrismes intracrâniens non rompus », La Revue du praticien – Médecine Générale, Tome 27, N° 896, février 2013 ; « Anévrysme », Société Française de Neurochirurgie, 17/02/2012 ; www.neurochirurgie.fr ; « Anévrisme de l’aorte abdominale », Société de chirurgie vasculaire de langue française, www.vasculaire.com

EN PRATIQUE

• En cas d’antécédents familiaux ou de découverte d’un anévrisme non rompu :

– rappeler les mesures hygiéno-diététiques : arrêt du tabac, consommation modérée d’alcool, alimentation équilibrée ;

– vérifier la prise en charge d’une éventuelle hypertension artérielle, hypercholestérolémie ou de diabète ;

– insister sur l’importance d’un suivi médical régulier ;

– rester vigilant aux signes d’alerte.

• Devant tout signe évocateur d’une rupture d’anévrisme, appeler en urgence le 15 (SAMU).