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Les allergies cutanées aux héparines sont-elles fréquentes ? Et comment se manifestent-elles ?
Réponse : La survenue de réactions cutanées sous héparine est rare. L’incidence précise est très difficilement évaluable, dépendante du type d’héparine utilisée, de la durée du traitement, de l’indication et du type de patient traité. Elle serait comprise entre moins de 1 % des patients traités et quelques pour cent (incidence la plus élevée au cours du suivi d’une cohorte de femmes enceintes traitées par HBPM). Leur incidence réelle est probablement sous-évaluée par rapport à la très large utilisation de cette classe.
Différents types de réactions cutanées sont décrits.
• Des réactions de type I ou hypersensibilité immédiate (urticaire, angio-œdème voire anaphylaxie), qui surviennent rapidement après l’instauration du traitement, mais qui restent très exceptionnelles ; elles ont été rapportées au début de l’utilisation de l’héparine à partir des années 1950 et, pour les premiers cas décrits, il y avait probablement des problèmes d’impureté. Des cas d’hypersensibilité immédiate ont été depuis décrits avec des HBPM mais restent très exceptionnels.
• Des effets cutanés de type nécroses cutanées ou manifestation allergique dans un contexte de thrombopénie immunoallergique à l’héparine (TIH) : il s’agit d’une entité particulière associant chute des plaquettes et hypercoagulabilité. Ces effets cutanés sont aussi très exceptionnels.
• Des réactions de type IV ou hypersensibilité retardée, se présentant comme un eczéma de contact survenant plusieurs jours après le début du traitement, qui sont les effets cutanés les plus fréquents des héparines et des HBPM en particulier. Le délai d’apparition est de 7-10 jours, parfois plus. Il y a réaction initiale aux points d’injection, puis généralisation possible de l’éruption. Les lésions sont circonscrites, infiltrées, érythémateuses ou eczématiformes, et prurigineuses. Le diagnostic est le plus souvent facile, il n’y a donc pas nécessité de réaliser une biopsie. Les facteurs de risque bien décrits dans la littérature sont : le sexe féminin, des patients plutôt âgés, des traitements prolongés ou répétitifs.
Sources : centre de pharmacovigilance de Paris-HEGP ; Schindewolf M et al., Heparin-induced skin lesions. Lancet. 2012 ; Bircher AJ, et al., Hypersensitivity reactions to anticoagulant drugs : diagnosis and management options. Allergy. 2006 ; Wütschert R, et al. Adverse skin reactions to low molecular weight heparins : frequency, management and prevention. Drug Saf. 1999.
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