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Qu’est-ce que le tétanos
• Le tétanos est une infection aiguë, non contagieuse, due aux toxines sécrétées par un bacille anaérobie Gram +, Clostridium tetani (bacille de Nicolaïer).
• Ce germe ubiquitaire, très mobile, commensal du tube digestif, persiste dans les déjections, le sol, la vase, les poussières, sous une forme sporulée résistante à la chaleur et aux désinfectants.
• Il pénètre généralement dans l’organisme par une plaie cutanée.
• En anaérobiose (nécrose tissulaire, corps étranger…), les spores germent au niveau de la plaie et libèrent une toxine neurotrope proche de la toxine botulique, la tétanospasmine.
Qui est concerné ?
• En France, l’incidence annuelle du tétanos est d’environ 18 cas déclarés/an. Le tétanos est à l’origine de 4 décès/an en moyenne.
• Il affecte les tranches d’âges élevées, principalement des femmes moins protégées que les hommes (jadis revaccinés à l’armée).
• Dans environ 75 % des cas, la porte d’entrée est une blessure minime souillée par de la terre ou des débris végétaux. La part des plaies chroniques (ulcères…) n’est pas négligeable (10 % à 15 %). Dans 10 % à 15 % des cas, la porte d’entrée passe inaperçue.
Quelles conséquences ?
• Le tétanos peut se présenter sous trois formes : généralisée (la plus grave, 80 % des cas), localisée à la région proche de la plaie (en cas d’inactivation partielle de la toxine ou d’interruption dans la continuité nerveuse), et céphalique avec atteinte des nerfs crâniens courts (plaies de la face ou du cou). La forme néonatale a quasiment disparu dans les pays occidentaux.
• Pour la forme généralisée, la toxine chemine dans les axones des motoneurones, gagne les cellules inhibitrices pré-ganglionnaires (moelle épinière, cerveau) et y bloque la libération des neurotransmetteurs, après une période d’incubation de 3 à 30 jours. Il en résulte une hyperexcitabilité motrice.
• Le signe inaugural du tétanos est un trismus (blocage de la mâchoire) empêchant l’alimentation. Cette contracture douloureuse gagne le pharynx et le visage alors plissé d’un rictus permanent.
• La phase d’état se caractérise par des contractures généralisées, douloureuses, entraînant une privation d’oxygène par blocage des muscles respiratoires.
Comment traiter le tétanos ?
• Le tétanos, maladie à déclaration obligatoire, entre dans la catégorie des infections professionnelles pour les personnes travaillant dans les égouts ou en contact avec les animaux.
• Le diagnostic est uniquement clinique. La gravité du tétanos entraîne une hospitalisation en réanimation.
• Le traitement étiologique consiste à parer et nettoyer la plaie infectée et à administrer une antibiothérapie par pénicilline G, ainsi qu’une immunoglobuline tétanique spécifique par voie IM (Gammatétanos ou Immunoglobuline équine Pasteur, indiqués en cas de vaccination incomplète, ancienne ou inconnue et de tétanos déclaré pour Gammatétanos). Il faut y associer une vaccination tétanique selon les recommandations.
• Le traitement symptomatique repose sur la réanimation respiratoire, l’administration de myorelaxants et de sédatifs.
Comment le prévenir ?
• Le tétanos n’est pas une maladie immunisante.
• Il existe une préparation vaccinale (anatoxine tétanique) d’une efficacité et d’une innocuité quasiment parfaites, faisant partie, en France, des vaccins obligatoires.
• Ce vaccin est monovalent (Vaccin Tétanique Pasteur) ou associé, notamment au vaccin contre la poliomyélite ou diverses maladies infantiles (Repevax, Revaxis, Infanrixtétra, DT-Polio…).
• Une politique des rappels parfois mal suivie explique que le tétanos n’ait pas disparu de l’Hexagone : seuls 60 % à 70 % des adultes sont correctement vaccinés.
EN PRATIQUE
• En prévention, toute plaie, même minime, doit être nettoyée et désinfectée. Une plaie sévère doit être vue par un médecin qui prescrira en général une immunoglobuline antitétanique. De plus, le statut vaccinal est vérifié et une vaccination ou un rappel éventuellement pratiqué.
• Schéma de vaccination : la primo-vaccination antitétanique, obligatoire, comprend 3 injections à 2, 3 et 4 mois, avec rappel vers 16-18 mois. Un nouveau rappel est recommandé à 6 ans, puis vers 11-13 ans. Des rappels sont ensuite recommandés à partir de 16-18 ans, puis tous les 10 ans.
• Gammatétanos : transcription obligatoire au registre spécial des médicaments dérivés du sang.
Sources : Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales, « Pilly 2011 » (22e édition), éd. Vivactis Plus ; Haut Conseil de la santé publique, calendrier vaccinal 2011, « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (22 mars 2011) ; Gulhman JP et al. (2011), « Déterminants de couverture vaccinale antitétanique chez l’adulte en France », Méd. Mal. Infec., 40(10).
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