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Le syndrome du canal carpien
Le canal carpien contient le nerf médian et des tendons fléchisseurs des doigts. Il est relativement étroit et inextensible. Le syndrome du canal carpien est dû à une compression du nerf médian dans ce canal au niveau du poignet.
Quels sont les signes cliniques ?
• Le syndrome du canal carpien entraîne des fourmillements, des engourdissements du pouce, de l’index, du majeur et du bord radial de l’annulaire. Des sensations de décharges électriques ou des douleurs sourdes d’une main ou des deux apparaissent également. Parfois, les paresthésies irradient vers l’avant-bras. Ces symptômes apparaissent surtout la nuit ou lors de la conduite d’un véhicule ou de l’utilisation d’un téléphone.
• Dans 30 % des cas, le syndrome peut régresser après environ 1 an, surtout en cas de symptômes légers et d’apparition récente. Dans 20 % des cas, il s’aggrave et peut entraîner des séquelles définitives : perte de la sensibilité et/ou de la force d’opposition du pouce, avec atrophie des muscles innervés par le nerf médian.
Comment le diagnostiquer ?
• Le diagnostic est essentiellement clinique et repose surtout sur l’interrogatoire.
• Parfois un électroneuromyogramme doit être réalisé. Il mesure la vitesse de conduction du nerf médian quand il parcourt le poignet, en cas de doute diagnostique ou pour aider à choisir le traitement adapté (conservateur ou chirurgical).
• Ce syndrome peut être reconnu comme maladie professionnelle.
Qui est concerné ?
• Fréquent chez les adultes, surtout chez les femmes.
• 2 à 5 % de la population adulte.
• Surtout après 50 ans, autour de la ménopause.
• Certains métiers à mouvements répétitifs du poignet ou générant des vibrations des poignets peuvent également en être la cause.
• Facteurs de risque : la grossesse, l’obésité, le diabète, l’hypothyroïdie, la polyarthrite rhumatoïde, les fractures du poignet…
Comment le traiter ?
• Le traitement non chirurgical comprend notamment une attelle de poignet, à porter au moins la nuit, en position neutre de repos (sans extension du poignet). Elle soulage les symptômes.
• Le médecin peut également réaliser une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes dans le canal carpien. L’injection peut être renouvelée au maximum 3 fois. Le patient est soulagé pendant 1 mois environ ou plus durablement si la compression est due à une synovite des fléchisseurs. Des effets indésirables rares peuvent apparaître : ruptures tendineuses, lésions du nerf médian ou infection.
• Le traitement chirurgical consiste en une section complète du rétinaculum des fléchisseurs (ou ligament annulaire antérieur du carpe) afin de décomprimer le nerf médian. Il est efficace chez 75 % des patients et doit se pratiquer avec une technique mini-invasive (endoscopie ou non). Les effets indésirables sont rares : paralysies transitoires, œdèmes, infections, hématomes, cicatrices hypertrophiques… Le patient récupère sa force préopératoire en 1 mois et demi environ. L’arrêt de travail est généralement compris entre 15 jours et 2 mois selon les professions.
• Dans tous les cas, l’application de chaud ou de froid pourrait diminuer la douleur.
• Le yoga, les ultrasons et les exercices de mobilisation des os du poignet (carpe) soulagent le patient à court terme. • AINS, vitamine B6, acupuncture ou chiropraxie n’ont pas prouvé leur efficacité.
COMMENT PRÉVENIR LE SYNDROME CHEZ LES PERSONNES À RISQUE ?
• Reposer régulièrement les mains et poignets durant les tâches répétitives et étirer doucement le poignet.
• Changer de main lors de l’exécution de ces tâches.
• Eviter les outils qui vibrent.
• Utiliser des gants lors de travaux dans le froid.
• Modifier la position de travail. Par exemple, configurer la souris d’ordinateur afin que le bouton le plus utilisé soit à droite et utiliser l’index. Installer un repose-poignet.
Sources : « Syndromes du canal carpien », « Prescrire », avril 2011, tome 31, n° 330 ; « Syndrome du canal carpien : quand faut-il opérer », « La revue du praticien — médecine générale », tome 20, n° 716/717 du 16 janvier 2006 ; http://www.chirurgiedelamain.eu.
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