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Le doute sur un lien s’amplifie

Publié le 20 septembre 2014
Par Marjolaine Labertonière
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Une récente étude publiée dans le British Medical Journal suggère à nouveau l’éventualité d’un lien entre l’usage des benzodiazépines (BZD) chez les personnes âgées (plus de 66 ans) et une augmentation du risque de démence. Un effet dose-dépendant est apparu pour des durées de traitement supérieures à 3 mois. Le risque augmente avec la durée du traitement et est plus marqué pour les molécules à demi-vie longue. Pour tenter d’éliminer l’incertitude sur le lien de causalité, les auteurs n’ont retenu que les prises de BZD ayant eu lieu dans les 6 à 10 ans précédant le diagnostic de maladie d’Alzheimer. Verra-t-on moins de prescriptions de cette classe de médicaments (131 millions de boîtes vendues en France en 2012 à 11,5 millions de personnes) Pour le Dr Claude Leicher, généraliste et président du syndicat MG-France, « c’est un signal d’alerte fort dont nous devons tenir compte. Cependant les troubles anxiodépressifs pourraient être des facteurs prédictifs ou précurseurs de la maladie d’Alzheimer. Un consensus ne se dégage donc pas pour établir un lien de causalité certain et les conséquences en matière de prescription vont être relativement modestes dans l’immédiat. »

Un argument qu’il faudra tenter d’expliquer aux patients anxieux qui voudraient arrêter d’eux-mêmes… en rappelant qu’il n’y a aucun médicament sans risques. Le Claude Leicher rappelle que « par rapport aux barbituriques, les benzodiazépines ont représenté un progrès. Il ne faudrait pas tirer de conclusions hâtives et engendrer une augmentation des suicides chez les patients sous antidépresseurs sans couverture anxiolytique ».

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