Le dépistage cardiovasculaire monte d’un cran dans les Hauts-de-France

Repérer et dépister le risque cardiovasculaire au sein d’une population ciblée, telle était la mission assignée fin 2016 à des pharmacies du territoire Lens – Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). L’expérimentation, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Santé publique, s’est inscrite dans le programme régional de santé porté par l’ARS Hauts-de-France. Lancée et coordonnée par l’URPS Pharmaciens, elle s’est appuyée pendant 4 mois sur 37 officines et a inclus 471 patients non encore identifiés à risque. Préalablement formés, les pharmaciens ont procédé au repérage des patients (selon leur âge, leur sexe, leur poids et leurs antécédents tabagiques et familiaux), puis au dépistage avec mesures et prélèvements capillaires : tension artérielle, cholestérolémie (totale et HDL), glycémie, périmètre abdominal et indice de masse corporelle (IMC). Aussi, près de la moitié (46 %) des patients présentaient au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire. Si nécessaire, les patients ont été orientés vers leur médecin généraliste. Ce fut le cas pour 79 % d’entre eux, pour un taux de consultation de 18 %.

Plus de critères de repérage

Sur la base de cette expérimentation concluante, près de 700 pharmacies de la région vont pouvoir pratiquer un repérage élargi. «   En prenant en compte d’autres facteurs de risque comme un diabète gestationnel, une BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou encore un comportement sédentaire   », précise Grégory Tempremant, président de l’URPS Pharmaciens Hauts-de-France. Cette nouvelle activité est dotée jusqu’en 2023 d’un financement régional de 1,2 M€. Dans la même veine, un accompagnement au sevrage tabagique sera proposé à partir de novembre sur le territoire de Lens – Hénin-Beaumont. Ce suivi rémunéré 100 € au pharmacien comprendra 5 étapes, de l’entretien de motivation à l’échange téléphonique six mois après le début du sevrage.