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Le chikungunya
Chikungunya signifie en langue Makondée, en Afrique australe, « qui marche courbé en avant », évoquant la posture des malades souffrant d’intenses douleurs articulaires. En 2017, un foyer de 17 cas autochtones a été enregistré dans le Var.
De quoi s’agit-il ?
L’infection est due au virus du chikungunya transmis par piqûres de moustique (genre Aedes dont Aedes aegypti et Aedes albopictus : moustique tigre). Aedes albopictus est présent en France métropolitaine (surtout la moitié sud) et Aedes aegypti dans les départements ultramarins (Antilles, Guyane), la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie.
A l’occasion d’une piqûre, le moustique se contamine par le sang de la personne infectée. Le virus est réinjecté lors d’une nouvelle piqûre.
Le malade peut contaminer un moustique deux jours avant et une semaine après la date d’apparition des symptômes.
Quels sont les symptômes ?
Après un délai d’incubation de 2 à 7 jours (maximum 15 jours), l’infection se manifeste par des atteintes articulaires aiguës touchant les petites articulations (poignets, doigts, pieds, chevilles), mais aussi les genoux et plus rarement les hanches ou les épaules. Ces atteintes sont souvent très invalidantes.
Maux de tête, fièvre, douleurs musculaires, éruption cutanée, inflammation de ganglions lymphatiques cervicaux et conjonctivite sont souvent associés.
Les symptômes disparaissent en quelques jours à quelques semaines pour les signes articulaires. L’atteinte articulaire peut cependant évoluer de façon chronique sur plusieurs mois, voire années, surtout chez le sujet âgé.
Des formes neurologiques graves (méningoencéphalites, atteintes des nerfs périphériques) peuvent survenir, en particulier chez les personnes âgées, ou au système immunitaire affaibli et chez des nouveau-nés infectés in utero.
Comment fait-on le diagnostic ?
Le diagnostic doit être confirmé biologiquement. La recherche d’une virémie est réalisable jusqu’au 7e jour suivant l’apparition des symptômes.
Le chikungunya est une maladie à déclaration obligatoire.
Quel est le traitement ?
La prise en charge est symptomatique. La douleur et l’inflammation doivent être prises en charge précocement de façon à éviter l’évolution vers la chronicité. Une corticothérapie peut être nécessaire dans certaines formes sévères.
Des mesures de protection individuelle doivent être appliquées chez le patient et son entourage pendant la phase de virémie (7 jours à partir du début des signes).
Quelles sont les mesures de prévention ?
La prévention est à la fois individuelle et collective.
Il est recommandé de porter des vêtements amples et longs, imprégnés éventuellement avec un insecticide.
Sur les zones de peau non couvertes, utiliser des répulsifs.
Protéger l’habitat à l’aide de moustiquaires, de diffuseurs électriques ou de bandeaux collants insecticides.
La prévention passe aussi par la réduction des sources potentielles de gîtes larvaires.
Sources : Outil d’information pour les professionnels de santé et les collectivités locales – Prévention de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine – Point sur les connaissances, la conduite à tenir et le dispositif de prévention, avril 2018, Agence Santé publique France ; Institut Pasteur, pasteur.fr ; Bulletin épidémiologique hebdomadaire : Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2018, Agence Santé publique France.
VIGILANCE AU RETOUR DE VOYAGEPenser au chikungunya devant toute personne présentant une fièvre supérieure à 38,5 °C d’apparition brutale et des douleurs articulaires invalidantes, et ayant effectué un voyage en zone endémique dans les 15 jours précédant l’apparition des signes.
Eviter les salicylés (aspirine) en raison du risque de saignement, dans le cas où l’infection serait due au virus de la dengue (confusion possible).
![](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2018/06/ARMPL3230_EX_Lechikungunya.qcd-60-image_I1.jpg)
marcouliana /istock
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