L’autoexamen des seins, mode d’emploi

L’autoexamen des seins, mode d’emploi

Publié le 14 octobre 2024
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Bien qu’il ne soit pas intégré dans la stratégie de dépistage des cancers en France, l’autoexamen des seins est parfois recommandé par les médecins ou les sages-femmes. Celles qui désirent le pratiquer doivent en connaître les modalités et ne pas négliger le dépistage recommandé par les autorités sanitaires.

L’autoexamen des seins consiste à examiner soi-même sa poitrine périodiquement de façon à détecter toute anomalie ou changement qui pourrait évoquer une pathologie mammaire, en particulier un cancer du sein.

Quelle place dans la stratégie de dépistage des cancers du sein ?

En France, l’autoexamen des seins n’entre pas dans les recommandations officielles de dépistage du cancer du sein, quels que soient l’âge et les antécédents de la patiente. Au contraire du suivi médical régulier et du dépistage organisé, il n’y a en effet pas de preuves suffisantes que l’autoexamen puisse réduire la mortalité liée à ces maladies. Parmi les autres limites, cet autoexamen pourrait accroître l’anxiété des patientes et la découverte d’anomalies bénignes, il est démontré qu’il augmente la probabilité de biopsies inutiles.

Certains praticiens le recommandent néanmoins à leurs patientes dans le but d’une détection et d’une prise en charge la plus précoce possible d’un éventuel cancer et, tout du moins, de sensibiliser les femmes à la prise en charge de leur santé.

Dans tous les cas, l’autoexamen des seins ne doit pas être présenté comme une méthode de dépistage. Il doit être pratiqué en plus et non à la place de l’examen médical des seins chaque année à partir de 25 ans et du dépistage organisé avec mammographie tous les deux ans, de 50 à 74 ans, en population générale (voire davantage pour les populations à risque).

À quel âge le pratiquer ?

À partir de 25 ans, en parallèle de la visite médicale annuelle de contrôle et après l’apprentissage de la méthode.

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À quel rythme ?

Un autoexamen mensuel est généralement conseillé pour acquérir une bonne connaissance de ses seins et détecter rapidement un éventuel changement.

À quel moment du cycle ?

La poitrine pouvant être plus volumineuse et différente à la palpation avant et pendant les règles, l’autoexamen des seins se pratique de préférence après la fin des menstruations.

Pendant combien de temps ?

Si l’on suit correctement ses étapes, l’autoexamen doit durer environ 5 minutes.

Comment s’y prendre ?

L’observation. En position debout ou assise, le dos droit, devant un miroir, observer sa poitrine les bras contre le corps puis relevés derrière la tête. Rechercher la présence éventuelle de toute modification d’apparition récente comme des plis ou creux cutanés, des squames, un aspect « peau d’orange », une croûte, des tâches, une rougeur, un gonflement, un durcissement cutané, un changement de taille ou de forme, une dissymétrie, un écoulement de liquide ou de sang par le mamelon, une rétractation de celui-ci, etc.

L’autopalpation des seins. Elle peut se réaliser debout ou assise face au miroir mais aussi sous la douche ou en position allongée selon convenance de chacune. Avec trois doigts (index, majeur et annulaire) de la main, palper avec la pulpe des doigts le sein du côté opposé, bras levé, en faisant des petits cercles concentriques sans exercer de pression forte. Commencer par l’extérieur du sein puis se déplacer progressivement zone par zone vers l’intérieur de façon à tâter toute sa surface, y compris le mamelon, la zone du sternum (entre les deux seins) et la zone sous-claviculaire. Recommencer de l’autre côté de la même façon.

L’autopalpation des aires ganglionnaires. Palper de la même manière les zones ganglionnaires sous l’aisselle et entre l’aisselle et le sein.

La pression des mamelons. Terminer par une pression des mamelons afin de vérifier l’absence d’écoulement (hors allaitement ou grossesse), de douleur anormale ou de rétractation.

Quand consulter ?

Tout changement ou anomalie observé, toute douleur ressentie, ainsi que la présence d’une boule, d’une zone indurée ou d’un écoulement lors de la palpation et de la pression des mamelons doivent amener à consulter le médecin sans retard et sans attendre le rendez-vous annuel.

Sources : « L’auto-palpation – Je me fais un examen des seins », santebd.org ; « Ma fiche conseil : l’autopalpation des seins », centre hospitalier universitaire de Montpellier ; « Dépistage du cancer du sein en France : identification des femmes à haut risque et modalités de dépistage », Haute Autorité de santé ; « Recommandations pour la pratique clinique du Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Place de l’auto-examen des seins dans les stratégies de dépistage », août 2023.