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L’adénome prostatique de M. Houssam Presse

Publié le 2 décembre 2023
Par Nathalie Belin
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M. Houssam Presse, 65 ans, prend depuis 1 mois un extrait de Serenoa repens prescrit par son médecin généraliste à la suite de troubles mictionnels (pollakiurie, sensation de vidange incomplète de la vessie et jet faible). Il avait rendez-vous ce jour avec un urologue qui a confirmé le diagnostic d’hypertrophie bénigne de la prostate et a renforcé le traitement devant la persistance des symptômes.

 

Conseils complémentaires

Expliquer. Le traitement soulage les symptômes mais n’empêche pas l’évolution de l’adénome. Des ajustements peuvent être nécessaires avec le temps si les symptômes s’aggravent. Même s’il peut être très gênant, l’adénome prostatique est une tumeur bénigne qui n’a aucun lien avec un cancer. Néanmoins un cancer peut coexister avec un adénome de la prostate. D’où l’importance d’un suivi régulier.

Alerter sur les effets indésirables des traitements. Le principal est l’hypotension orthostatique, fréquente en début de traitement mais généralement transitoire et qui peut engendrer de la fatigue. Il est recommandé de se lever par étapes afin de limiter les sensations vertigineuses et le risque de chute. Si des symptômes prémonitoires surviennent (vertige, fatigue, sueur), il faut s’allonger jusqu’à leur disparition. Une rhinite ou une congestion nasale sont possibles, ainsi que des troubles de l’éjaculation (incluant l’absence de celle-ci ou une éjaculation rétrograde). Les α-bloquants peuvent également entraîner des troubles visuels (à type de myosis). Ces effets indésirables doivent être signalés au médecin pour modifier le traitement le cas échéant (changement de molécule ou de classe pharmacologique).

Attention à l’automédication. Mettre en garde contre le risque de rétention d’urine en cas de prise de certains médicaments : vasoconstricteurs etantihistaminiques H1 utilisés contre le rhume, la toux ou l’insomnie passagère, par exemple. Toujours signaler la prise de l’α-bloquant aux professionnels de santé.

Accompagner la dispensation

Permixon. Les modalités de prise sont idéalement d’une gélule matin et soir mais l’administration de 2 gélules en une seule prise est possible, de préférence au repas pour limiter le risque de troubles gastro-intestinaux : nausées, notamment, et douleurs abdominales. Insister sur la poursuite du traitement car son action est complémentaire de celle du nouveau traitement prescrit par l’urologue.

Mecir. Proposer de débuter par une prise au repas du soir pour minimiser le risque d’hypotension orthostatique possible en début de traitement. Le comprimé peut être pris pendant ou en dehors du repas avec un verre d’eau mais sans le croquer, le mâcher ni l’écraser pour ne pas altérer la libération prolongée du principe actif. Expliquer qu’une amélioration doit être constatée en quelques jours car l’action des α-bloquants urinaires est rapide (à la différence de celle des inhibiteurs de la 5α-réductase, dont le délai d’action est de plusieurs mois).

M. Presse

Né le 10/05/1958

1,75 m, 75 kg

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Le 03/12/2023

Extrait de palmier de Floride (Permixon) 160 mg : 2 gélules par jour

Tamsulosine (Mecir) LP 0,4 mg : 1 comprimé par jour

Traitement pour 3 mois

Analyser l’ordonnance

Permixon > Extrait du fruit du palmier de Floride (Serenoa repens), il s’agit du seul traitement de phytothérapie ayant une autorisation de mise sur le marché dans les troubles mictionnels liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate. Le mécanisme d’action repose sur une inhibition de la 5α-réductase transformant la testostérone en son métabolite actif, la dihydrotestostérone, ce qui freine la « croissance » de la prostate. Il présente également des propriétés anti-inflammatoires.

Mecir > Antagoniste des récepteurs α1-adrénergiques, la tamsulosine induit une relaxation des muscles lisses de la prostate et de l’urètre. Elle augmente ainsi le débit urinaire et réduit les signes « obstructifs » liés à l’adénome : dysurie, faiblesse du jet, sensation de miction incomplète, gouttes retardataires, etc. La molécule agit aussi sur les récepteurs α1 des vaisseaux sanguins et de l’iris induisant des effets indésirables.