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La vasectomie
À condition d’accepter son caractère définitif, la vasectomie est non contraignante, très efficace et n’impacte pas la sexualité. Elle mérite d’être mieux connue pour être mieux intégrée à la palette de choix contraceptifs.
C’est quoi ?
• La vasectomie est une courte intervention chirurgicale qui a pour but d’empêcher le passage des spermatozoïdes dans le sperme, et d’assurer ainsi la contraception masculine de façon définitive.
• Le sperme, expulsé par le pénis lors de l’éjaculation, est majoritairement composé de liquide séminal. Celui-ci regroupe les sécrétions de la prostate et des vésicules séminales. Il contient les éléments nutritifs nécessaires à la survie des spermatozoïdes, cellules reproductrices masculines, qui représentent seulement 2 % du sperme.
Comment est-elle réalisée ?
• La vasectomie consiste à bloquer les canaux déférents par lesquels les spermatozoïdes sont déversés dans le liquide séminal après leur synthèse dans les testicules (voir schémas à droite). Lors de l’éjaculation, le sperme dénué de spermatozoïdes ne peut être fécondant pour l’ovule féminine ; la contraception est assurée.
• Elle doit être considérée comme irréversible. Même si un rétablissement chirurgical de la perméabilité des canaux déférents, dit vasovasostomie, peut être tenté après une vasectomie, son succès n’est pas garanti. Le taux de grossesse moyen observé est alors inférieur à 50 %. La méthode doit ainsi être présentée comme définitive, dite de « stérilisation ». Il est néanmoins possible de congeler son sperme avant l’intervention.
Qui peut en bénéficier ?
• La vasectomie est pratiquée seulement chez un homme majeur qui a exprimé librement sa volonté d’une contraception permanente. Sa partenaire peut être associée à la décision, mais seul le consentement de l’intéressé est requis.
• L’intervention peut également être réalisée après décision du juge des tutelles dans le cas particulier de personnes aux facultés mentales altérées placées sous régime de protection légale. À la condition que l’impossibilité d’utiliser efficacement une autre méthode contraceptive soit avérée.
Sous quelles modalités ?
• Le caractère définitif de la méthode impose un protocole d’information et de réflexion, avec une première visite médicale informative chez un urologue, un délai obligatoire de réflexion d’au moins quatre mois, puis une deuxième visite médicale, durant laquelle l’intéressé donne son consentement écrit à l’intervention. Celle-ci peut alors être planifiée.
• La vasectomie est une intervention prise en charge par l’Assurance maladie.
Est-elle efficace ?
• La vasectomie est l’une des méthodes contraceptives les plus efficaces, avec un taux de grossesse constaté la première année de 0,1 %. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est la technique la plus efficace après l’implant contraceptif dont le taux est de 0,05 % de grossesse. Par comparaison, le taux de grossesse en cas de stérilisation féminine est estimé à 0,5 %.
• Son efficacité n’est cependant pas immédiate. Des spermatozoïdes restant stockés dans les vésicules séminales, il faut compter un délai de deux à trois mois après l’intervention pour que l’efficacité soit assurée. n
• Elle n’offre aucune protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST). En cas de risque, il faut donc utiliser un préservatif, seul moyen efficace de protection contre les IST.
Comment se déroule l’intervention ?
• En pratique. L’intervention est réalisée par un urologue en établissement de santé, le plus souvent sous anesthésie locale en soins externes ou en chirurgie ambulatoire. Elle est indolore et dure quinze minutes en moyenne.
• Les techniques. L’intervention se déroule en trois temps, répétés de la même façon pour chacun des testicules.
→ Le canal déférent est isolé puis extériorisé, soit après incision de moins de 1 cm du côté du scrotumavec un bistouri – c’est la technique dite classique –, soit par simple perforation transcutanée avec une pince spécifique – c’est la technique dite « sans bistouri ». Le scrotum est l’enveloppe cutanée des testicules.
→ Le canal déférent ainsi isolé est ensuite incisé, obturé via plusieurs méthodes plus ou moins associées, avec ligature, cautérisation thermique, mise en place de clips…, puis sectionné (voir schéma 2).
→ Le canal ainsi sectionné est remis en place et la peau est suturée.
Quelles sont les suites de l’intervention ?
• La douleur est inconstante et généralement minime. Au besoin, elle est calmée par l’application locale de froid, en interposant un linge entre la source de froid et la peau, voire avec du paracétamol. Une lourdeur et des picotements au niveau de la cicatrice peuvent persister quelques jours.
• Après retrait du pansement, il est possible de prendre une douche, et non un bain, dès le lendemain de l’intervention. Le plus souvent, aucun soin particulier n’est nécessaire, hormis une bonne hygiène locale.
• Les complications sont rares, environ 1 % des cas. Il s’agit essentiellement d’hématomes ou d’infections aux points d’incision, pouvant nécessiter des soins. Plus rares encore, une épididymite congestive, due à l’accumulation de spermatozoïdes dans le testicule, ou une douleur durant quelques semaines au niveau de la cicatrice peuvent survenir.
• Trois mois après l’intervention, un spermogramme contrôle l’efficacité de l’intervention. Cet examen permet d’analyser la qualité et l’aspect du sperme, et notamment de déterminer la concentration et la vitalité des spermatozoïdes. Il doit montrer une azoospermie, c’est-à-dire une absence de spermatozoïdes dans le sperme, ou la présence de rares spermatozoïdes non mobiles. 100 000/ml. Un échec de l’intervention par reperméation des canaux est possible dans moins de 1 % des cas et peut nécessiter une nouvelle intervention.
Qu’en est-il de la sexualité ?
• Les relations sexuelles peuvent reprendre cinq à sept jours après l’intervention, les premières éjaculations pouvant présenter des traces de sang.
• Il est impératif d’utiliser un autre moyen de contraception féminin ou préservatif masculin, jusqu’à réalisation du spermogramme de contrôle car l’efficacité n’intervient que deux à trois mois après l’intervention.
• La vasectomie n’a pas d’impact sur la sexualité. L’intervention n’a pas d’effet sur la production ou le volume de liquide spermatique. Les spermatozoïdes fabriqués dans les testicules après l’intervention sont évacués par l’organisme. Les fonctions endocrines, telle la production d’hormones comme la testostérone, et sexuelles comme l’érection et l’éjaculation, ou encore la libido ne sont pas impactées.
Info+
→ En 2013(1), 0,8 % des Français ont eu recours à la vasectomie, contre 5,3 % des hommes tous pays « développés » confondus. Cette méthode a une prévalence bien supérieure outre-Atlantique, avec 11 % des Américains et 22 % des Canadiens, mais aussi chez nos voisins européens : 7,9 % en Espagne, 8,3 % en Suisse et 21 % au Royaume-Uni.
→ En France(1) : 9 240 vasectomies ont été pratiquées en 2018, contre 1 880 en 2010. Soit cinq fois plus en huit ans.
(1) World Contraceptive Patterns 2013, Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, www.unpopulation.org, et Assurance maladie.
(1) World Contraceptive Patterns 2013, Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, www.unpopulation.org, et Assurance maladie.
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