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LA SOLIDARITÉ PAR LE SERVICE

Publié le 1 juin 2021
Par Favienne Colin
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Réputée pour son sens de l’écoute, la Pharmacie Descartes à Cholet, dans le Maine-et-Loire, propose quantité de services. De la traduction à la téléconsultation !

Vous voyez cette dame là-bas, elle est vraiment amicale, souriante. Avant j’allais dans une autre officine, mais c’est là que je viens désormais », affirme en anglais, une Nigériane qui entre à la Pharmacie Descartes, avec sa fillette en poussette. Elle pointe du doigt la titulaire, Nethnary Quillet, au comptoir en train de servir son mari dans la langue de Shakespeare. Et si après des années d’humanitaire, la titulaire est à l’aise pour passer d’une langue à une autre, Yoann, le jeune adjoint, fait aussi l’effort de parler anglais quand nécessaire. Mieux encore, l’officine a adhéré au service d’interprétariat pour la « prise en charge des populations précaires et migrants par le pharmacien d’officine », proposé par l’URPS des Pays de la Loire. En deux ans, Nethnary Quillet n’y a fait appel que quelques rares fois (il suffit d’appeler un numéro disponible 24h/24 pour être mis en relation avec un interprète), mais peu importe, ici l’important c’est d’être doté de moyens pour aider.

FAIRE FACE AU DÉSERT MÉDICAL.

A l’automne 2019, la Pharmacie Descartes fut la première à s’équiper d’un service de téléconsultation, dans cette ville où 8000 habitants sont sans médecin traitant. Actuellement, elle est située près d’un cabinet de trois médecins et à 800 m de là, une dizaine de jeunes retraités viennent de s’installer pour former des internes. « Ils espèrent combler le manque pour 5000 patients », s’enthousiasme la titulaire. C’est donc bien avant leur arrivée que cette mère de trois jeunes enfants avait apporté sa pierre à l’édifice, en tentant de combler l’absence de généralistes. Après avoir démarré avec Medicitus, auprès de qui elle avait investi 5000 € pour un ordinateur portable, un stéthoscope, un oxymètre, un tensiomètre, un otoscope, et deux ans d’abonnement, elle travaille aujourd’hui avec la plateforme Medeo à 29€/mois.

AMÉNAGER POUR MIEUX SERVIR.

La téléconsultation est proposée dans une pièce de confidentialité située au fond du local. Outre cette salle équipée d’un lit d’examen, des travaux menés en juin 2020 ont permis de créer une cabine d’orthopédie, un studio pour les gardes, et de rénover le préparatoire. Finalement, seules quelques téléconsultations sont réalisées chaque mois. Mais l’officine, qui propose aussi la livraison gratuite, des diagnostics de domicile (avec Oxypharm) et un système d’envoi d’ordonnance via son site web, est désormais équipée pour mener les entretiens, proposer des Trods, et vacciner contre la grippe et le Covid-19. Abonnée aux services d’e-learning de Ma Formation Officinale (MFO), l’équipe suit des cours au fil de l’eau. La titulaire s’est notamment initiée à l’entretien en cancérologie. « Aujourd’hui, je conseille au comptoir, mais je ne pense pas encore à proposer des rendez-vous. Pourtant, MFO nous propose tous les supports nécessaires », reconnaît-elle.

INFORMER PAR DES ATELIERS.

Magasin pilote pour le label “Ma Pharmacie de Famille”, initié par son groupement P&P, l’officine mitonne désormais des ateliers d’échanges avec les patients. Le premier concernait le portage bébé, avec une sage-femme. Pour juin, un autre rendez-vous est prévu sur les premiers secours, avec un bénévole de l’organisme JS Secourisme. Entre-temps, un concours de dessin a été organisé et la gagnante, 11 ans, a eu la fierté de voir son œuvre exposée dans les rayons. « Ça coupe la relation trop formelle entre patient et professionnel de santé », résume Nethnary Quillet. De quoi cultiver la proximité !

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