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La rosacée
Surnommée la « malédiction des Celtes », la rosacée prédomine chez les sujets à peau claire et entraîne souvent un complexe physique affectant la vie sociale.
Qu’est-ce que c’est ?
• La rosacée est une dermatose inflammatoire chronique d’origine vasculaire touchant le visage.
• Elle concerne 2 à 3 % des adultes et touche principalement les femmes (70 % des cas) entre 30 et 60 ans.
Quelles sont les causes ?
• L’étiologie de la rosacée est encore mal connue. Il s’agirait d’une anomalie de la circulation veineuse faciale associée à la libération de facteurs pro-inflammatoires et à la colonisation des lésions par Demodex folliculorum (parasite cutané commensal).
• Il existe des formes familiales : un tiers des patients signale un parent avec des signes de rosacée.
Quels sont les signes cliniques ?
• La rosacée présente 4 stades dont la progression est imprévisible : la pathologie peut d’emblée débuter à un stade avancé.
– Stade I (érythrose paroxystique) : apparition de rougeurs intenses au niveau du visage déclenchées par l’ingestion d’alcool, de plats épicés, d’aliments chauds ou encore par une variation brutale de la température ambiante. Ces bouffées vasomotrices (flushs) sont transitoires et s’accompagnent d’une sensation désagréable de brûlure.
– Stade II (érythrose permanente) : érythème persistant, prédominant sur les pommettes, le nez, le menton et le milieu du front, associé à des télangiectasies (dilatation de petits vaisseaux).
– Stade III (rosacée papulo-pustuleuse) : apparition de papules et de pustules sur les zones d’érythème. Ces lésions évoluent par poussée et sont le plus souvent symétriques.
– Stade IV (forme hypertrophique) : épaississement de la peau à l’origine d’une déformation importante du nez (rhinophyma). Rare, il concerne essentiellement les hommes en l’absence de prise en charge.
• La rosacée s’accompagne fréquemment de signes oculaires (prurit et sécheresse ophtalmique, conjonctivite, blépharite).
Quels sont les traitements ?
• Le traitement est symptomatique et fonction des signes cliniques.
– Stade I : la prise en charge des flushs repose sur l’éviction des facteurs favorisant leur apparition (épices, alcool…). Prescrite hors AMM, la clonidine constitue le principal traitement médicamenteux des bouffées vasomotrices.
– Stade II : les traitements physiques tels que l’électrocoagulation, le laser et la lumière intense pulsée sont les plus efficaces sur l’érythrose et les télangiectasies. Récemment commercialisé, le topique Mirvaso (brimonidine) est indiqué dans le traitement symptomatique de l’érythème facial en raison de ses propriétés vasoconstrictrices.
– Stade III : la prise en charge repose sur la prescription de doxycycline per os (50 à 100 mg/j pendant 6 à 12 semaines) et l’application locale 2 fois par jour d’acide azélaïque à 15 % (Finacea) ou de métronidazole à 0,75 % (Rosiced, Rozex…).
L’efficacité de ces traitements reposerait sur leurs propriétés anti-inflammatoires. En cas d’échec ou d’intolérance, le métronidazole per os, l’isotrétinoïne per os ou topique, la clindamycine et le peroxyde de benzoyle topique sont parfois utilisés hors AMM. La poursuite du topique après l’arrêt de l’antibiotique per os permet de maintenir les résultats obtenus. Les récidives restent fréquentes.
– Stade IV : le traitement du rhinophyma est chirurgical.
Sources : « Rosacée », La revue du praticien médecine générale, N° 857, 7 mars 2011, pp. 206-207 ; « De la couperose à la rosacée », Annales de dermatologie et de vénéréologie, vol 138, suppl.2, sept 2011, pp. S138-147 et pp. S158-162 ; www.toutsurlarosacee.fr
EN PRATIQUE
• Une protection solaire quotidienne est indispensable afin de ne pas aggraver la rosacée et de prévenir le risque de photosensibilisation lié aux traitements.
• Limiter l’exposition aux facteurs favorisant l’apparition des flushs : mets épicés, alcool, variation brutale de température, soleil…
• Des produits dermocosmétiques aux actifs hydratants et apaisants améliorent le confort cutané. Certains à base de pigments verts permettent de camoufler les rougeurs.
• Les produits cutanés irritants (à base d’alcool, d’acides de fruits…) et les gommages sont à proscrire.
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