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La prévention des récidives

Publié le 20 octobre 2001
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Différentes mesures visent à diminuer la fréquence des rhinopharyngites. Elles sont éventuellement associées les unes aux autres.

Les immunostimulants

Les traitements immunomodulateurs et immunostimulants (IRS 19, Ribomunyl, Biostim, Imocur) contiennent diverses fractions antigéniques des germes les plus fréquemment responsables d’infections. Leur objectif est d’augmenter les défenses immunitaires locales, d’éviter le recours systématique aux antibiotiques au cours des rhinosinusites de l’enfant et de prévenir les rhinopharyngites récidivantes. Ils s’avèrent efficaces chez certains enfants.

Les oligoéléments

Ils agissent sur les défenses de l’organisme.

– Le cuivre (propriétés antivirales) associé ou non au manganèse (propriétés antiallergiques) : 2 à 3 fois par semaine à titre préventif, tous les jours à titre curatif. PhytoSelen contient en plus du sélénium.

– L’association cuivre-or-argent en traitement préventif « de terrain » pour les enfants sensibles aux infections (une dose le matin pendant 3 à 6 semaines).

– Le soufre, utilisé en cas de rhinopharyngites récidivantes une ou deux fois par jour; est l’élément actif recherché lors des cures thermales. A partir de 12 ans, Stérimar soufre peut être utilisé par voie nasale.

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– Le fer : le déficit en fer est un des facteurs favorisants des rhinopharyngites à répétition chez les jeunes enfants.

L’éviction des allergènes

Une allergie avérée nécessite l’éviction des allergènes (acariens, poils d’animaux, pollens…) et la prescription d’antihistaminiques, voire une désensibilisation.

L’ablation des végétations

En cas de formes récidivantes et d’échecs répétés des différents moyens thérapeutiques, l’ablation des végétations adénoïdes est envisagée, surtout en cas d’obstruction ventilatoire ou d’otites récidivantes associées. Elle est réalisable à partir de l’âge de un an.

Pourquoi opérer des végétations ?

Le but de cette ablation est de faire disparaître les complications induites par l’augmentation de volume des végétations, de limiter la fréquence des otites aiguës ou chroniques, de faire disparaître la surdité par otite séreuse, et d’éviter la contamination du poumon par les écoulements chroniques provenant du nez. Enfin, elle permet de libérer les fosses nasales et améliore le sommeil de l’enfant en faisant disparaître le ronflement.

Enlever les végétations adénoïdes n’empêche pas la survenue des rhinopharyngites, mais permet de diminuer la fréquence des infections, de raccourcir leur durée et d’éviter leurs complications.

L’opération en pratique

L’ablation des végétations est effectuée sous anesthésie générale, mais cette opération courante reste très bénigne. Elle se pratique en chirurgie ambulatoire, l’enfant arrivant le matin à jeun et quittant l’établissement de soins en début d’après-midi. L’intervention est toujours précédée d’une consultation de préanesthésie, effectuée une semaine environ avant la réalisation de l’opération.

La repousse des végétations

L’ablation est dans la plupart des cas définitive et il est rare d’observer une repousse des végétations adénoïdes. Toutefois, l’intervention les réduit à un volume très faible sans les supprimer totalement. Lorsque leur ablation est effectuée chez un enfant en bas âge, il se peut qu’elles se redéveloppent, généralement après un laps de temps assez long. Cela témoigne de la poursuite de phénomènes infectieux locaux répétés ou de l’adjonction d’autres facteurs favorisants tels un terrain allergique, une mauvaise défense immunitaire ou une inflammation locale par un reflux gastro-oesophagien pathologique. Il est alors possible de renouveler l’opération une deuxième fois.

Limiter les facteurs favorisants

La prévention absolue n’existe pas. Néanmoins, il existe un certain nombre de mesures d’hygiène et de traitements qui permettent d’améliorer l’état ORL d’enfants multirécidivistes.

Le mode de garde des enfants

Il a une influence considérable sur le nombre d’infections ORL car la promiscuité augmente fortement la contagiosité. La fréquentation des crèches entraîne quatre fois plus de rhinopharyngites et huit fois plus d’otites qu’à la maison.

L’adaptation de l’environnement

Il est essentiel dans la prise en charge des rhinopharyngites à répétition de l’enfant.

– Préconiser l’arrêt du tabac à la maison et d’une manière générale en présence de l’enfant, ce qui représente l’une des mesures essentielles à conseiller aux parents.

– Eviter les atmosphères sèches dans la chambre à coucher de l’enfant. Etendre des serviettes humides dans la chambre à coucher pour la nuit de manière à maintenir une hygrométrie suffisante (mesure plus efficace que le bol ou la cuvette d’eau en raison d’une surface d’évaporation plus importante).

– Ne pas chauffer au-delà de 18 °C la nuit.

– Instiller quelques gouttes de sérum physiologique dans chaque narine le matin pour faciliter le mouchage.

Les limites du conseil

Chez l’enfant de 6 à 15 ans, le traitement ne doit pas être poursuivi plus de quatre jours en l’absence d’amélioration. Si le tableau s’aggrave (apparition de fièvre, douleur des oreilles…), il faut orienter l’enfant vers le médecin.

Chez l’enfant de deux à six ans, l’automédication est possible lorsque la rhinopharyngite garde tous les critères de bénignité. Au contraire, fièvre importante ou prolongée de plus de 48 heures, altération de l’état général, vomissements, diarrhée, refus alimentaire, écoulement nasal purulent persistant au-delà de 24 heures, douleur aiguë ou écoulement de l’oreille, toux rauque, gêne respiratoire, apparition de ganglions au niveau du cou nécessitent une consultation médicale rapide.

Chez l’enfant de moins de vingt-quatre mois, la consultation médicale est indispensable même en l’absence de signes inquiétants, notamment pour vérifier l’état des tympans.

Les laits de suite « deuxième âge » sont enrichis en fer. Ils contribuent à protéger le nourrisson des infections rhinopharyngées et sont conseillés jusqu’à l’âge de un an.