La migraine de l’adulte

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La migraine de l’adulte

Publié le 26 juin 2015
Par Caroline Bouhala
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La migraine est une maladie neurovasculaire d’origine génétique responsable de la répétition de crises sous l’influence de facteurs déclenchants. Malgré son caractère bénin, cette pathologie est très handicapante car elle altère fortement la qualité de vie des patients. Largement sous-diagnostiquée, elle entraîne une grande automédication pouvant conduire à des abus médicamenteux.

La maladie
DEFINITION
La migraine se manifeste par des crises associant céphalées et signes fonctionnels, en particulier des troubles digestifs (nausées…), espacées de périodes sans douleur.
Les crises sont récurrentes et s’estompent avec ou sans traitement. Leur sévérité dépend de l’intensité de la céphalée et des signes associés.
La migraine fait partie des céphalées dites primaires car non associées à une lésion sous-jacente.

Certaines formes de migraine sont précédées d’une aura, qui se traduit par des symptômes neurologiques transitoires. Il existe donc deux formes de crises : la migraine commune ou sans aura, et la migraine avec aura (voir Physiopathologie et Signes cliniques, réservé aux abonnés).

PHYSIOPATHOLOGIE
Certaines structures cérébrales sensibles et vulnérables s’activent anormalement sous l’effet de facteurs déclenchants chez les migraineux. Elles envoient des informations « aberrantes » et provoquent la céphalée en causant inflammation et dilatation des vaisseaux méningés.

Mécanismes de la crise
Douleur migraineuse
Elle provient de l’activation anormale du système trigémino-vasculaire, qui participe à la régulation du diamètre des vaisseaux cérébraux, et donc du débit cérébral. La mise en route de ce système entraîne une libération anormale de neuropeptides vasoactifs, qui vont se fixer sur les vaisseaux cérébraux et générer une inflammation neurogène et une vasodilatation locale. Le nerf trijumeau, stimulé, conduit à l’influx douloureux.

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Aura
Elle semblerait provoquée par une vague lente de dépolarisation, phénomène électrique responsable d’une hypoactivité neuronale passagère, qui se propage de l’arrière vers l’avant du cerveau. Les troubles visuels qui en découlent, sensitifs ou touchant le langage, dépendent de la zone du cortex atteinte par cette vague.

Facteurs déclenchants
Ils peuvent varier au cours de la vie chez un même patient, mais le point commun de ces facteurs est d’être liés à un changement d’état. Les plus fréquents sont :
les modifications du rythme de vie : manque ou excès de sommeil, repas irréguliers, surmenage ou relâchement physique 
–les facteurs hormonaux : période menstruelle, avec notamment la chute en oestradiol liée ou non à la prise d’une contraception estroprogestative ;
–les variations émotionnelles : stress, joie importante…;
–les facteurs sensoriels : bruit, odeur, lumière…
Un cumul de plusieurs facteurs est souvent nécessaire pour déclencher une crise de migraine.

Génétique
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Info+
> Tout le monde peut faire une crise migraineuse dans des conditions défavorables.
En revanche, chez les migraineux, le seuil de déclenchement de la crise est plus bas que chez les non migraineux, ce qui explique la répétition des crises.


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À lire dans Porphyre n° 514 de juillet/août 2015