La Guadeloupe face à une nouvelle épidémie de dengue

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La Guadeloupe face à une nouvelle épidémie de dengue

Publié le 15 novembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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La Guadeloupe entre officiellement en phase épidémique de dengue, marquée par la propagation d’un sérotype rare, le DENV-3, qui inquiète les autorités sanitaires. Ce sérotype, peu présent sur l’archipel ces deux dernières décennies, pourrait engendrer un nombre élevé de cas, ainsi que des formes graves de la maladie. Un communiqué diffusé jeudi 14 novembre au soir appelle à une mobilisation générale pour atténuer les impacts de cette épidémie.

Réuni sous l’égide du préfet de région, le comité de gestion a validé cette mise en alerte. Le communiqué conjoint de la préfecture, de l’Agence régionale de santé (ARS) et de l’association des maires souligne la nécessité de « mesures résolues de prévention et de lutte » pour limiter la propagation du virus.

Un bilan inquiétant

Les indicateurs épidémiologiques confirment une progression alarmante de la maladie. Entre fin septembre et mi-octobre, 97 % des 62 échantillons analysés étaient liés au sérotype DENV-3, selon Santé Publique France. Le nombre de cas cliniques hebdomadaires, largement supérieur au seuil saisonnier (80 cas), atteint environ 540 en médecine de ville fin octobre, soit plus du double par rapport à septembre. Aux urgences, le nombre de passages pour suspicion de dengue est également en hausse, avec une moyenne hebdomadaire de 40 cas.

Mobilisation contre les eaux stagnantes

Les autorités rappellent que l’élimination des eaux stagnantes, principales zones de prolifération des moustiques, est cruciale. Ces foyers, souvent situés à proximité ou au sein des habitations, ont été exacerbés par les récentes pluies. La préfecture recommande également des gestes de prévention individuelle : port de vêtements amples, utilisation de répulsifs homologués et installation de moustiquaires.

Un vecteur en expansion

La Guadeloupe doit également composer avec une nouvelle menace : l’émergence du moustique Aedes albopictus. Réputé pour sa capacité à transmettre de multiples arboviroses (dengue, chikungunya, zika), cet insecte a été détecté pour la première fois à Saint-Barthélémy, dans le quartier de Lorient. Cette découverte, signalée fin octobre, pourrait compliquer davantage la lutte contre les épidémies.

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Une maladie aux effets graves

La dengue, infection virale transmise par les moustiques Aedes, provoque des symptômes tels qu’une forte fièvre, des douleurs musculaires et fatigue, et peut évoluer vers des formes graves, voire mortelles. Les autorités exhortent la population à respecter les consignes de prévention pour limiter la propagation et protéger les plus vulnérables.