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La dysfonction érectile de M. Ethan Panne

Publié le 2 juillet 2022
Par Nathalie Belin
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M. Panne, 67 ans, est traité pour un diabète et une hypertension artérielle depuis des années. Il y a quelques mois, à la suite de troubles de l’érection, son traitement antihypertenseur a été modifié par le cardiologue avec la substitution de l’association sartan/diurétique thiazidique par un sartan et un inhibiteur calcique. Le problème persistant, son médecin généraliste lui a prescrit un traitement de la dysfonction érectile.

Conseils complémentaires

Rappeler le fonctionnement des IPDE-5. Ce sont des « facilitateurs » de l’érection et non des inducteurs. Ils ne fonctionnent pas en cas de libido insuffisante (et ne l’augmentent pas !) : une stimulation sexuelle est nécessaire à leur efficacité. Globalement, ils ont une action chez deux tiers des patients toutes étiologies de la dysfonction érectile confondues.

Rassurer sur les risques cardiovasculaires. Lorsque les contre-indications sont respectées, ces traitements sont bien tolérés. En revanche, ils ne doivent pas être « partagés » car ils nécessitent d’avoir exclu un trouble cardiovasculaire grave au préalable et, selon le cas, d’avoir effectué un bilan cardiaque. Ils sont formellement contre-indiqués avec certains traitements (dérivés nitrés) ou les poppers* en raison d’un risque d’hypotension importante, voire létale.

Signaler les effets indésirables. Bien que passagers, ils sont fréquents et font parfois renoncer au traitement : bouffées de chaleur, rougeurs du visage, maux de tête, congestion nasale, dyspepsie. Prévenir du risque de majoration de l’effet des antihypertenseurs et du risque d’hypotension orthostatique. Une baisse ou une altération de la vision ou du champ visuel nécessitent une consultation ophtalmologique rapide.

Encourager une bonne hygiène de vie et le contrôle des pathologies. Le surpoids, le diabète et les pathologies cardiovasculaires augmentent le risque de dysfonction érectile.

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* Produits volatiles contenant des nitrites utilisés à des fins récréatives ou aphrodisiaques.

ACCOMPAGNER LA DISPENSATION

Sildénafil : le traitement est à prendre « à la demande », environ 1 heure avant l’activité sexuelle sachant que le délai d’action du sildénafil est de 30 minutes à 1 heure et sa durée d’action d’environ 4 à 5 heures. Le traitement doit être initié avec la dose la plus faible de 50 mg et ne doit pas être pris plus d’une fois par jour. L’effet peut être visible dès la première prise mais s’améliore souvent au fil du temps, il est donc recommandé de faire au moins 4 essais avant de passer au dosage de 100 mg.

Le groupe générique sildénafil, dont le princeps est Viagra, inclut également des formes orodispersibles qu’il est possible de proposer à M. Panne (Vizarsin ou Xybilun) : elles se désagrègent rapidement sur la langue, puis peuvent être avalées avec ou sans eau.