Pathologies Réservé aux abonnés

La cruralgie

Publié le 10 janvier 2015
Par KarellE Goutorbe
Mettre en favori

Douleur intense sur l’avant de la cuisse, la cruralgie guérit spontanément dans la majorité des cas (80 % à huit semaines). Elle peut aussi être responsable de douleurs chroniques impactant la vie professionnelle et sociale.

Qu’est-ce que c’est ?

• La cruralgie correspond à une compression d’une des 2 racines du nerf crural qui émergent de la moelle épinière au niveau des vertèbres lombaires L2-L3 et L3-L4.

• Elle est à l’origine de douleurs intenses apparaissant le long du parcours du nerf crural.

• Elle se distingue de la sciatique par le trajet de la douleur : face antérieure de la cuisse qui parfois irradie sur la face interne de la jambe (la sciatique est responsable de douleurs sur la face postérieure de la cuisse et de la jambe).

Quelles sont les causes ?

La cruralgie peut être due à différentes pathologies responsables de la compression et de l’inflammation du nerf crural : hernie discale, discopathie dégénérative (pincement des disques lombaires), arthrose, spondylodiscite (infection des disques vertébraux), sténose du canal rachidien, tumeur au sein d’une vertèbre lombaire. Elle peut également survenir au cours de la grossesse.

Quels sont les symptômes ?

• Ils se caractérisent par des douleurs intermittentes, généralement unilatérales, au niveau de l’aine et à l’avant de la cuisse ainsi que des paresthésies (fourmillements) le long de l’intérieur de la cuisse et du genou.

• Ils peuvent être provoqués ou exacerbés par une position assise prolongée, la toux et la défécation. Des zones d’allodynie (douleur déclenchée par un stimulus normalement indolore) ou au contraire d’anesthésie peuvent également apparaître. Dans les cas les plus graves, la cruralgie peut devenir paralysante et aboutir à des troubles moteurs ou de la miction, qui relèvent de l’urgence chirurgicale (syndrome de « la queue de cheval »).

Publicité

Comment la traiter ?

• Durant les crises, il est conseillé de rester au repos durant quelques jours.

• Les symptômes douloureux peuvent être traités par des antalgiques (paracétamol, tramadol, codéine, morphine en cas d’hyperalgie), des AINS, des corticoïdes per os ou des infiltrations locales.

• Si la majorité des hernies discales régressent spontanément, une opération chirurgicale peut être envisagée lorsque les traitements antalgiques ont échoué.

• Pour soulager les allodynies, une neurostimulation médullaire peut être réalisée. Cette intervention consiste à implanter un neurostimulateur relié à une électrode, qui envoie directement au niveau du rachis lombaire des signaux électriques contrant le signal de douleur.

• La neurostimulation électrique est également utilisée, avec une moindre efficacité, par voie transcutanée (TENS) en plaçant sur la peau des électrodes adhésives, reliées à un boîtier électrique, au niveau des zones douloureuses.

Comment prévenir les récidives ?

• Il est recommandé d’éviter le port de lourdes charges et les positions assises prolongées. Certains métiers occasionnant de fortes contraintes dorsales seront à éviter ou à adapter.

• En dehors des périodes de crises, il est nécessaire de remuscler le dos et les abdominaux en pratiquant une activité physique adéquate (natation, gymnastique, marche…) et/ou à l’aide de séances de kinésithérapie.

• L’apprentissage de méthodes de relaxation est également utile afin de limiter l’impact du stress.

Sources : www.cruralgie.org ; Société française de rhumatologie, www.rhumatologie.asso.fr ; « Conduite à tenir devant une lomboradiculalgie », La Revue du praticien, Vol. 58, 15/02/2008.

TRAJET DE LA DOULEUR LE LONG DU NERF CRURAL

La douleur est ressentie sur le côté extérieur de la fesse, devant la cuisse, sur la face interne du genou et éventuellement sur la partie intérieure de la jambe jusqu’au cou-de-pied pour se terminer parfois au bord interne du pied.

EN PRATIQUE

En cas de douleurs lombaires irradiant dans la jambe, recommander de :

• prendre des antalgiques et rester quelques jours au repos ;

• consulter son médecin traitant, voire un rhumatologue pour déterminer la cause de la douleur ;

• s’orienter vers un centre antidouleur en cas de douleur réfractaire et chronique.

Pour limiter le risque de récidive :

• pratiquer une activité physique adéquate permettant de muscler le dos et les abdominaux ;

• éviter de porter de lourdes charges ainsi que les positions assises prolongées.