La crésomycine : une nouvelle arme contre l’antibiorésistance ?

© Getty Images

La crésomycine : une nouvelle arme contre l’antibiorésistance ?

Publié le 21 février 2024
Mettre en favori

En Europe, 35 000 décès par an sont dus à l’antibiorésistance. Les chercheurs de Harvard viennent de mettre au point un antibiotique permettant de lutter contre des souches bactériennes très résistantes.

Présenté dans la revue Science, un nouvel antibiotique entièrement synthétique a été mis au point par des chercheurs d’Harvard. Il permettrait de lutter contre le phénomène d’antibiorésistance et, selon les auteurs, de « gagner la guerre contre les superbactéries ». Il se révélerait notamment très efficace sur Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa.

Alerte de l’OMS sur la résistance de Staphylococcus aureus, Escherichia coli

En 2022, l’organisation mondiale de la santé (OMS) avait alerté sur la nécessité de trouver rapidement de nouveaux antibiotiques. Les infections sanguines dues à des souches résistantes à la bactérie Escherichia coli avaient, en effet, bondi de 15 % entre 2017 et 2022. L’OMS notait également que : « plus de 20 % des isolats d’E. Coli – l’agent pathogène le plus courant dans les infections des voies urinaires – étaient résistants à la fois aux médicaments de première intention (ampicilline et cotrimoxazole) et au traitement de deuxième intention (fluoroquinolones). » En outre, les niveaux médians du taux de résistance aux antimicrobiens (RAM) étaient de 35 % pour Staphylococcus aureus résistant à la méticilline. Cette bactérie peut occasionner de nombreux types d’infections : pulmonaires et osseuses ou encore des septicémies.

La France grosse consommatrice d’antibiotiques

Selon les données de la surveillance ESAC-Net, la France reste le quatrième pays à consommer le plus d’antibiotiques en Europe. « Pendant longtemps, la majorité des cas de résistance était détectée à l’hôpital. Cependant le phénomène prend de plus en plus d’ampleur en ville, au détour d’antibiothérapies apparemment anodines. », note l’Inserm. Pour préserver l’efficacité des antibiotiques, l’idéal reste d’en limiter l’usage.

Publicité