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- La coqueluche
Qu’est-ce que c’est ?
• La coqueluche est une infection respiratoire très contagieuse pouvant être mortelle. D’origine bactérienne, elle est due à Bordetella pertussis. Cette bactérie se fixe à la surface de l’épithélium cilié trachéobronchique et détruit l’endothélium.
• La contamination a lieu par l’intermédiaire des gouttelettes respiratoires, des éternuements ou des contacts rapprochés avec un sujet infecté contagieux. On dénombre 300 000 cas de coqueluche en France par an.
• La coqueluche touche les nourrissons non encore ou pas complètement vaccinés (avant 4 mois). Elle est la seule maladie infectieuse pour laquelle la mère ne transmet pas d’anticorps au fœtus. Plus l’enfant est jeune, plus il est exposé aux formes graves et compliquées. La coqueluche peut être gravissime chez les nourrissons, généralement contaminés par un adulte. Il s’agit de la première cause de décès par infection bactérienne chez les moins de 3 mois (détresse respiratoire aiguë).
• La coqueluche touche aussi les adolescents et les adultes car autant la maladie que la vaccination ne protègent que pour une durée limitée.
Quels sont les signes cliniques ?
• Forme typique : chez les sujets non vaccinés, la période d’incubation dure environ 10 jours. La phase d’invasion ou catarrhale (contagiosité maximale) dure une dizaine de jours et se manifeste par une rhinopharyngite, une toux sèche, avec parfois une fièvre modérée (< 38,5°C). La phase d’état ou de quintes dure 2 à 4 semaines avec toux (quintes répétitives parfois émétisantes et cyanosantes, avec une reprise inspiratoire bruyante dite en « chant du coq ») associée à une expectoration glaireuse non purulente. Le sujet est souvent asymptomatique entre les quintes et contagieux pendant environ 3 semaines. La phase de convalescence peut durer plusieurs semaines.
• Chez le nourrisson non vacciné, « le chant du coq » n’est généralement pas retrouvé.
• Chez l’adulte, les formes atypiques sont fréquentes.
Quelles sont les complications ?
• Complications liées aux efforts de toux : fractures de côtes, hémorragies sous-conjonctivales…
• Complications infectieuses (otites, sinusites), plus rarement neurologiques (convulsions) ou nutritionnelles dues aux vomissements…
Quel est le traitement ?
• Antibiothérapie afin de diminuer l’intensité et la durée des quintes ainsi que la contagiosité : azithromycine (500 mg/jour pendant 3 jours chez l’adulte ou 20 mg/kg/jour chez l’enfant, en une seule prise journalière) ou clarithromycine (500 à 1 000 mg/jour pendant 7 jours chez l’adulte ou 15 mg/kg/j pendant 7 jours jusqu’à un maximum de 500 mg chez l’enfant, en 2 prises journalières).
• Eviction des collectivités et retour autorisé après 5 jours d’antibiothérapie.
• Autres traitements (salbutamol, corticoïdes, fluidifiants, antitussifs…) : pas de preuve de leur efficacité et utilisation non justifiée.
• Antibioprophylaxie des sujets en contact proche non ou mal vaccinés ou qui n’ont pas eu de rappel vaccinal dans les 5 dernières années.
Quand faut-il revacciner ?
La vaccination des adultes est recommandée afin de diminuer la circulation de Bordetella pertussis et le risque de contamination des nourrissons non encore protégés de moins de 6 mois (stratégie du « cocooning »). Les adultes susceptibles de devenir parents et n’ayant pas reçu de vaccin anticoquelucheux depuis au moins 10 ans doivent effectuer un rappel. Si besoin, vacciner pendant la grossesse toutes les personnes qui seront proches du nourrisson (fratrie, grands-parents…) et vacciner la mère immédiatement après accouchement. Les professionnels de santé ou de la petite enfance doivent se faire vacciner tous les 10 ans.
EN PRATIQUE
• En cas de toux, éviter le contact avec des nourrissons de moins de 3 mois.
• Consulter en cas de toux persistante (plus de 7 jours), sans cause évidente, surtout si elle est à recrudescence nocturne et émétisante.
• Respecter la durée complète du traitement antibiotique et signaler ce traitement à tout médecin (risque d’interaction médicamenteuse).
• Respecter la période d’isolement et les mesures d’hygiène vis-à-vis de l’entourage, et avertir les personnes qui ont été à son contact.
• Vérifier la vaccination des couples ayant un projet parental.
Sources : « Vaccination contre la coqueluche », Prescrire, décembre 2011, tome n° 338 ; InVS, « Vaccination – Le point sur la coqueluche », mars 2011 ; Dr Serge Gilberg, « Vaccination des adultes contre la coqueluche », La Revue du praticien, 20 décembre 2010, vol. 60(10).
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