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La compression médicale

Publié le 20 avril 2013
Par Patricia Willemin
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Traitement de première intention en phlébologie, la compression médicale ou veineuse est à la fois un traitement symptomatique et de fond.

De quoi s’agit-il ?

• La compression médicale est un traitement mécanique de la pathologie vasculaire, veineuse et lymphatique consistant à exercer une pression active sur la jambe. Elle est graduée en fonction de la pression qu’elle exerce, de la classe 1 pour la moins forte à la classe 4 pour la plus forte. La compression est dégressive (maximale à la cheville), favorisant ainsi le retour veineux vers le cœur. Elle diminue la stase veineuse, réduit les œdèmes et la douleur.

• La compression médicale permet de traiter les manifestations pathologiques du système veineux, des simples troubles fonctionnels aux troubles trophiques, seule ou associée à des traitements médicamenteux ou chirurgicaux. Elle doit être portée tous les jours.

• Le nombre de paires remboursées par an n’est réglementairement pas limité. Cependant, l’article R. 165 24 du Code de la Sécurité sociale précise que le renouvellement n’est pris en charge que lorsque le délai de garantie, fixé à six mois, est écoulé (sauf si le produit est inadapté au patient ou hors d’usage).

• La compression est notamment contre-indiquée en cas d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs avec indice de pression systolique (IPS) < 0,6.

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Quels sont les différents produits compressifs ?

Il existe deux types de produits compressifs : les bas médicaux (chaussettes, bas, collants) et les bandes. Le choix entre ces deux types de système est fonction de l’indication, de la durée du traitement et du patient.

Dans les premiers stades de la maladie veineuse chronique, bas, collants ou chaussettes sont adaptés à un traitement de longue durée. En revanche, pour les stades plus sévères, en particulier en cas d’ulcères veineux nécessitant des pansements, le traitement par bandes monocouches (Biflex…), retirées la nuit, ou multicouches (Profore, UrgoK2…), posées par une infirmière et maintenues en place jusqu’à 7 jours, sera plus approprié. Il n’y a pas de différence d’efficacité entre les bas, chaussettes et collants médicaux. Ils se composent de fils élastiques (élastane, élastodiène) et de fils non élastiques (polyamide, viscose, coton, laine, bambou, soie ou microfibre). Le confort et la facilité d’enfilage peuvent varier selon les matières.

Quels conseils donner aux patients ?

• Hygiène de vie : éviter les stations debout ou assise prolongées, les piétinements ; privilégier la marche, la montée d’escaliers ; éviter les vêtements trop serrés et privilégier les talons de 4 à 5 cm ; éviter les expositions à la chaleur (sauna, bains, épilation à la cire chaude) ; surélever les jambes au repos et la nuit (cales sous le lit) ; éviter la surcharge pondérale ; pratiquer une activité sportive régulière (natation, vélo…).

• Entretien : un lavage quotidien redonne au produit son niveau de compression initial et prolonge sa durée de vie. Lavage à la main ou en machine à 30 °C, essorage réduit et séchage à plat loin de toute source de chaleur. Dégraisser la bande autofixante avec un coton imbibé d’alcool.

Comment prendre les mesures ?

La prise de mesure et l’essayage doivent être effectués le matin sur les deux jambes et à chaque renouvellement. On mesure la circonférence de la cheville à son niveau le plus fin (soit 2 doigts au-dessus de la malléole), celle du mollet et/ou de la cuisse à son niveau le plus large et la hauteur du sol au pli du genou (2 doigts en dessous) ou à l’entrejambe (sous le pli fessier).

EN PRATIQUE

• Enfiler le matin au lever ou le plus tôt possible après la toilette et l’enlever le soir avant le coucher.

• Eviter de mettre une crème hydratante avant.

• Retourner le bas ou la chaussette sur l’envers jusqu’au talon, enfiler le pied jusqu’au talon, ramener le bas ou la chaussette jusqu’à la cheville puis dérouler progressivement sans tirer jusqu’en haut. En cas de difficultés d’enfilage, proposer un enfile-bas ou la superposition de deux bas de compression inférieure.

• Ne jamais laisser de pli et ne jamais retourner le haut de la chaussette ou du bas (effet garrot).

Sources : « Utilisation quotidienne des bas médicaux de compression », recommandations cliniques de la Société française de phlébologie, 2009, www.revue-phlebologie.org ; « Dispositif de compression médicale à usage individuel, utilisations en pathologies vasculaires », HAS, 2010 ; www.ameli.fr ; « Prévention de la thrombose veineuse profonde des membres inférieurs », Société française d’angéiologie, 2010, www.angeiologie.fr