- Accueil ›
- Conseils ›
- Pathologies ›
- La cirrhose hépatique
La cirrhose hépatique
Constituée par une fibrose progressive du foie, la cirrhose entraîne une insuffisance hépatique et expose à des complications sévères telles une ascite, des hémorragies digestives ou une encéphalopathie.
Qu’est-ce que la cirrhose du foie ?
• Affection chronique du foie, la cirrhose traduit le stade final du développement progressif d’une fibrose isolant des nodules d’hépatocytes qui, alors privés de connexions vasculaires ou biliaires, finissent par perdre irréversiblement leur fonctionnalité. Sa prévalence pourrait concerner 1 % de la population.
• Asymptomatique, la maladie reste longtemps infraclinique pour être révélée à l’occasion de sa décompensation ou de la survenue de complications.
• La taille du foie est augmentée, normale ou réduite. Le foie devient ferme, dur, avec un bord « tranchant » et irrégulier.
• Les tests biologiques hépatiques peuvent être modifiés (élévation des transaminases, des phosphatases…) ou rester normaux jusqu’à ce que l’insuffisance hépatique perturbe de façon variable divers paramètres (diminution des facteurs de coagulation, de l’albumine…).
Quelle est l’origine d’une cirrhose ?
• Toute maladie chronique du foie peut induire une cirrhose, souvent après 10 à 20 ans d’évolution.
• La cirrhose fait suite, le plus souvent, à de nombreuses années d’évolution d’une hépatite virale ou de consommation d’alcool (60 % à 85 % des cas en France).
Quelles en sont les conséquences ?
• L’ascite (30 % des cirrhotiques), collection liquidienne dans la cavité péritonéale, résulte d’une rétention hydrosodée induite par une hyperpression affectant le réseau veineux irriguant le système digestif, et notamment le foie.
• L’hémorragie digestive haute a pour origine la rupture de varices œsophagiennes.
• L’encéphalopathie résulte essentiellement de l’insuffisance hépatique. Elle se traduit par des anomalies de la contraction musculaire volontaire, par une désorientation spatiotemporelle voire par un coma.
• Le syndrome hépatorénal réduit l’espérance de vie à 2-3 mois, sauf transplantation hépatique. Il s’agit d’une insuffisance rénale aiguë fonctionnelle avec insuffisance hépatocellulaire et hypertension portale.
• Un carcinome hépatocellulaire peut compliquer une cirrhose (3 à 6 % des cirrhoses).
• Plus de 17 000 décès résultent, chaque année, des conséquences d’une cirrhose en France.
Comment la diagnostiquer ?
• Le diagnostic est essentiellement établi au constat d’une hypertension portale (ascite, splénomégalie, dilatation des veines sous-cutanées abdominales) et d’une insuffisance hépatocellulaire (angiomes stellaires sur le thorax ; ongles blancs ; ictère conjonctival et/ou cutané ; fœtor hepaticus : haleine douceâtre caractéristique évoquant l’odeur d’un fruit pourri ; hypogonadisme masculin).
• Le degré de fibrose peut être apprécié par un test sanguin (Fibrotest) ou par élastométrie (Fibroscan).
Comment traiter une cirrhose ?
• Le traitement de la cirrhose repose sur la suppression des facteurs étiologiques (sevrage alcoolique, antiviraux) et sur la prise en charge de ses complications (diurétiques pour l’ascite, vasoconstricteurs pour les hémorragies).
• Les complications constituent souvent des urgences médicales hospitalières.
• Le traitement curatif d’une cirrhose évoluée repose sur la transplantation hépatique. Des médicaments font régulièrement l’objet d’expérimentations comme antifibrosants sans que leur intérêt soit démontré (interférons, antioxydants tel le resvératrol, sartans).
EN PRATIQUE
• Une consommation > 10 g = 3 verres d’alcool pur/j pendant environ 10 ans est susceptible d’induire une cirrhose.
• La vaccination contre le virus de l’hépatite B (VHB) et le VHA peut constituer une voie de prophylaxie. La recherche de l’infection par le VHC doit être encouragée : il existe un traitement curatif si l’infection est avérée.
• Les patients cirrhotiques doivent être informés du risque d’encéphalopathie après la prise de sédatifs (anxiolytiques, hypnotiques).
• Un régime désodé peu restrictif (2 à 3 g/j de sel) est prescrit en cas d’ascite, accompagnant ou non un traitement diurétique.
Sources : Abrégé Masson Hépato-gastro-entérologie (éditions 2003 et 2010); Diagnosis and therapy of ascites in liver cirrhosis, Biecker E. (2011), World J. Gastroenterol., 17 (10), pp. 1237-1248 ; The kidney in cirrhosis with portal hypertension, Olteanu D., Lupu D. (2010), Journal of Medicine and Life, 3 (2), pp. 175-177 ; Hepatic encephalopathy therapy : an overview, Zullo A. (2010), World J. Gastrointest. Pharmacol. Ther., 1 (2), pp. 54-63.
- Aspartame : une pétition réclame son interdiction à l’échelle européenne
- Vapotage de substances psychoactives : l’ANSM tire la sonnette d’alarme
- Que risque-t-on à consommer une pomme de terre dont la peau est verte ?
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
- Le « challenge paracétamol » : un phénomène inquiétant aux portes de la France ?