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« Je voudrais quelque chose contre la chute de cheveux »
Symptôme souvent bénin, la chute excessive de cheveux a parfois un retentissement psychologique important. Les solutions disponibles en vente libre sont, somme toute, d’efficacité modeste. Pour bien conseiller, il faut savoir déterminer les causes et poser les bonnes questions.
1 Prenez-vous un traitement ?
Ana, 45 ans :Je perds mes cheveux en ce moment, ça m’inquiète. Qu’est-ce que je peux faire ?
Le pharmacien : Y a-t-il eu un évènement particulier récemment ? La prise d’un nouveau médicament ?
– Depuis 5 mois je suis sous lithium.
Certains médicaments perturbent le cycle pilaire et induisent une chute de cheveux parfois massive. Sous lithium, une chute peut survenir quelques semaines à quelques mois après le début du traitement. Les cheveux repoussent parfois au cours du traitement ou seulement à l’arrêt. D’autres médicaments exposent à une chute de cheveux, principalement les anticancéreux mais aussi les interférons, les antifongiques azolés, les immunodépresseurs… Il convient d’en informer le patient pour qu’il s’y prépare et de lui conseiller des soins locaux doux et adaptés.
2 Quel est le contexte ?
Delphine, 30 ans : Vous auriez quelque chose contre la chute des cheveux ? C’est arrivé d’un coup. Je les perds par poignée !
Le pharmacien : Avez-vous eu des bouleversements dans votre vie avant que cette chute ne débute ?
– J’ai eu mon premier enfant il y a 2 mois…
Deux à trois mois après un accouchement, environ un tiers des femmes remarquent une chute importante de leurs cheveux. Cette chute diffuse, appelée effluvium télogène, résulte de la synchronisation en phase de repos (phase télogène) d’un grand nombre de follicules. On la constate aussi suite à un évènement stressant : forte fièvre, intervention chirurgicale, choc émotionnel… Cela ne nécessite aucun traitement car la repousse est spontanée. Les compléments alimentaires à base de vitamines, minéraux et acides aminés peuvent accompagner cette repousse. Un retour spontané à la normale est constaté dans les 6 mois en général.
3 Pour qui est-ce ?
Jean, 50 ans : Je voudrais du minoxidil.
Le pharmacien : C’est pour vous ?
– Oui… J’ai envie de le faire essayer à ma sœur qui commence à se dégarnir. C’est possible ?
Le minoxidil dosé à 5 % est contre-indiqué chez la femme car il expose à un risque d’hypertrichose, notamment de la face et du cou. L’alopécie androgénétique est très fréquente chez l’homme (85 %) et touche aussi la femme (20 % à 40 ans). Elle est due à l’action de la dihydrotestostérone (DHT) synthétisée à partir de la testostérone par la 5α-réductase, qui accélère le renouvellement pilaire, induit une miniaturisation puis une disparition définitive du follicule pileux. Le minoxidil est un traitement suspensif de la chute des cheveux. Il doit être mené à vie car son efficacité ne perdure pas à l’arrêt. L’effet est optimal au bout de 6 à 8 mois. Une réponse cosmétique acceptable n’est constatée que dans un tiers des cas. Chez la femme, le minoxidil à 2 % est utilisable. Une consultation médicale est cependant souhaitable pour confirmer le diagnostic, rechercher une carence en fer ou une hypothyroïdie et choisir le traitement le plus adapté (soins locaux, antiandrogène ou spironolactone utilisée hors AMM pour son action antiandrogénétique).
4 Quels sont les signes ?
Laurent, une trentaine d’années : Je deviens chauve ! Il me faut quelque chose de super efficace contre la chute des cheveux.
Le pharmacien : Pourriez-vous me décrire plus en détail ce qui vous arrive ?
– J’ai une plaque complétement glabre dans les cheveux au niveau de la nuque !
– Vous n’avez pas de démangeaisons, ni de pellicules ? Montrez-moi…
Une voire plusieurs plaques alopéciques circonscrites sur un cuir chevelu sain évoquent une pelade. Il s’agit d’une maladie auto-immune dirigée contre les follicules pileux d’étiologie inconnue. Des facteurs psychologiques et le stress sont des éléments déclenchants. L’évolution spontanée est une repousse au bout de plusieurs mois, débutant par un duvet blanc au centre de la plaque qui se pigmente ultérieurement. Lorsque la pelade touche moins de 30 % du cuir chevelu et évolue depuis moins d’un an aucun traitement n’est nécessaire. Elle peut aussi toucher d’autres zones pileuses ou se généraliser, ce qui constitue un mauvais pronostic. Une consultation dermatologique est utile pour confirmer le diagnostic. Des plaques alopéciques accompagnées de démangeaisons, de squames, d’érythème imposent une consultation médicale pour rechercher une teigne, un lupus, un psoriasis…
L’ESSENTIEL SUR LES TRAITEMENTS
La chevelure compte environ 120 000 cheveux. Une personne renouvelle, de façon physiologique, jusqu’à 150 cheveux par jour. L’alopécie résulte de plusieurs mécanismes : défaut de production du cheveux (carence martiale, hypothyroïdie…), androgénétique, en réaction à un stress émotionnel, due à un agent infectieux (teigne), iatrogène, auto-immune (pelade), saisonnière sans cause connue… En fonction de l’étiologie, elle est réversible ou définitive, aiguë ou chronique. La perte de cheveux peut être perçue comme gênante sans toutefois avoir de réel impact esthétique. Soins locaux
Lotions : elles contiennent des actifs stimulant la microcirculation, fortifiant le cheveu, régulant la séborrhée, favorisant l’ancrage du bulbe pileux : acides aminés soufrés, zinc, kératine, aminexil… (Aminexil clinical 5 Dercos, Phytologist 15 Phyto, lotion antichute Oenobiol…). A appliquer 2 à 3 fois par semaine pendant 1 mois puis 1 fois par semaine pendant environ 2 mois, sans rinçage.
Shampooings : Ils luttent contre les facteurs aggravant la chute de cheveux en diminuant la sécrétion séborrhéique (zinc, vitamines B2, B6, palmier de Floride…), stimulant la microcirculation (ginseng, quinquina, flavonoïdes…), assainissant le cuir chevelu (bardane, quiquina, HE d’eucalyptus, lavande, romarin, sauge…). A utiliser 2 fois par semaine en alternance avec un shampooing doux (shampooing Klorane à la quinine et vitamines B, Anaphase Ducray, Phytolium Furterer, Cystiphane Biorga….).
Minoxidil
Vasodilatateur dont le mécanisme d’action dans l’alopécie androgénétique n’est pas clairement connu. Il est disponible sous forme de lotion dosée à 2 % et 5 % et est réservé à l’adulte.
Comment ? Appliquer 1 ml deux fois par jour sur le cuir chevelu sec. Se laver soigneusement les mains après.
Des précautions ? Ne pas utiliser en cas de chute de cheveux brutale, consécutive à une maladie ou un traitement médicamenteux. Ne pas exposer la zone au soleil.
Des effets indésirables ? Irritation (présence d’éthanol et propylèneglycol), desquamation, érythème, prurit, hypertrichose en dehors des zones d’application. Possible passage systémique avec hypotension, tachycardie, signe de rétention hydrosodée, douleur thoracique imposant l’arrêt du traitement. Modification de la couleur et de la texture des cheveux.
Des contre-indications ? Minoxidil 5 % est contre-indiqué chez la femme et le sujet de plus de 65 ans.
Compléments alimentaires
Par exemple, les vitamines B2, B6, le zinc séborégulateurs, les acides aminés soufrés (cystine, cystéine, méthionine) précurseurs de la kératine, les vitamines A, C, E antiradicalaires, les flavonoïdes, le ginkgo stimulants de la microcirculation locale et également le fer, la levure de bière (Anacaps, Forcapil, Cystiphane, Cystine B6).
Associés aux soins locaux, en cure annuelle de 2 à 3 mois.
Conseils
- Manger équilibré pour éviter les carences.
- Tout facteur de fragilisation des cheveux, notamment les méthodes de coiffage agressives (peignes, bigoudis, élastiques…) qui peuvent casser ou arracher les cheveux, ainsi que certains traitements tels que les permanentes, décolorations, teintures, brushings, crêpage, séchage trop intensif… sont à éviter.
- Lors des soins, effectuer un massage léger du cuir chevelu pour améliorer la microcirculation locale.
- Le tabagisme, le manque de sommeil, le stress sont également des facteurs favorisant la chute de cheveux.
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