Jambes sans repos : Un syndrome est né

Les symptômes les plus triviaux font parfois les maladies les plus inouïes. Il irait ainsi du syndrome des jambes sans repos. Les sujets atteints sont pris à intervalles irréguliers d’une envie irrépressible de bouger les jambes. Ce qui peut paraître anodin quand cela ne survient pas jour et nuit. « Impossible alors de rester en place, les trajets en voiture ou les séances de cinéma deviennent de vrais calvaires », témoigne Didier, atteint par une forme sévère de syndrome des jambes sans repos depuis l’âge de quatorze ans.

Le sommeil est également dégradé. Les patients se réveillent et doivent sacrifier à de petits rituels pour calmer la tension musculaire : marcher, prendre une douche froide… Parfois sans beaucoup de succès.

Majoritairement ignoré des médecins, le syndrome des jambes sans repos toucherait pourtant 8 % de la population française de façon plus ou moins prononcée, selon une étude menée par GSK et citée par l’AFSJR, l’Association française des personnes affectées par le syndrome des jambes sans repos.

L’affection serait souvent confondue par les généralistes avec de l’insuffisance veineuse. Mais le phlébologue est majoritairement impuissant dans ce cas, car seul un neurologue averti saurait poser le diagnostic et engager un traitement. Mais lequel ? Une supplémentation en fer est conseillée en cas de carence et certaines benzodiazépines à la fois hypnotiques et myorelaxantes peuvent aussi être prescrites. Des essais sont en cours pour valider des agonistes dopaminergiques dans cette indication. En attendant, pas d’impatience !