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Inventer de nouvelles thérapies
La recherche propose de plus en plus de solutions thérapeutiques sur mesure (contre le cancer notamment). Cette médecine personnalisée fait intervenir les caractéristiques génétiques du patient.
CellProthera Des cellules souches contre l’infarctus
Le sang est le meilleur des médicaments à en croire Philippe Hénon, directeur de la start-up Cell Prothera, implantée à Mulhouse. En 2000, le médecin spécialisé en hématologie et ses collègues découvrent dans le sang deux types de cellules souches particulièrement intéressantes pour le cœur : d’une part, des précurseurs de cellules endothéliales capables de revasculariser des vaisseaux sanguins, et, d’autre part, des précurseurs de cellules musculaires cardiaques. De là naît l’idée que les victimes d’infarctus pourraient bénéficier d’une greffe de leurs propres cellules et récupérer plus rapidement de l’accident. Toutefois, les technologies disponibles pour la culture et la greffe de telles cellules sont limitées et peu nombreuses. Cell Prothera s’est fixé l’objectif de construire un prototype capable, à partir du sang du patient, de préparer des cellules cardiaques transplantables. L’échantillon serait ensuite acheminé au cardiologue qui réaliserait la greffe au niveau de la zone cardiaque affectée. L’étape cruciale pour Cell Prothera est de démontrer la fiabilité de sa technologie : trois équipes vont tester indépendamment, sur trois prototypes différents, le protocole de préparation des cellules cardiaques. L’étape suivante sera la réalisation d’un premier essai clinique international sur des patients, probablement à l’horizon 2012.
Philippe Hénon, directeur de Cell Prothera et directeur scientifique
« Concurrencer la chirurgie post-infarctus »
« La greffe de cœur est parfois la seule alternative après un infarctus sévère. Les temps d’attente pour trouver un organe compatible peuvent s’avérer très longs. Le coût entre aussi en compte : aujourd’hui, une transplantation cardiaque coûte entre 75 000 et 80 000 euros, et le receveur doit dépenser chaque mois près de 1 000 euros en médicaments immunosuppresseurs. Notre objectif est de produire, moins d’un mois après l’infarctus, des cellules cardiaques transplantables pour moins de 10 000 euros, ce qui nous rendrait compétitif sur la greffe de cœur, mais aussi sur la pose de stents et les pontages. Comme les cellules greffées sont celles du patient, le traitement à suivre serait minime (des médicaments non spécifiques, comme ceux contre l’arythmie) et également moins coûteux que celui d’une transplantation d’organe. Le premier de nos dix patients traités a reçu la thérapie il y a sept ans et est toujours en bonne santé. »
Carte d’identité :
Création : 2008
Effectif : 8
Capital : 61 000 euros
Localisation : Mulhouse
Dates clés :
2000 : découverte de précurseurs de cellules musculaires cardiaques dans le sang
2003 : essai pilote sur dix malades
2009 : levée de fonds de 1,6 million d’euros
Août 2010 : premier prototype de préparation de cellules cardiaques à partir du sang du patient
Nombre de brevets : 2
Un chiffre : 1 million de patients sont concernés par l’infarctus sévère dans les sept pays européens les plus importants, au Japon et aux Etats-Unis (marché évalué à environ 10 milliards d’euros par an)
Vect-Horus Atteindre plus facilement le tissu nerveux
Vect-Horus explore les méthodes de franchissement de la barrière hémato-encéphalique (BHE), ce système vasculaire qui protège le cerveau des bactéries, des virus et des composés toxiques présents dans le sang. Seules 2 % des molécules thérapeutiques seraient capables de la traverser, ce qui freine considérablement le développement de traitements contre les tumeurs cérébrales ou les pathologies neurodégénératives. Alors que certains produits chimiques provoquent l’ouverture non spécifique de la BHE, les vecteurs développés par la société marseillaise seraient capables de transférer physiologiquement des molécules du sang vers le tissu nerveux. Ces vecteurs correspondent à des peptides sélectionnés pour leur spécificité vis-à-vis de récepteurs présents au niveau de la BHE. Le peptide le plus abouti de Vect-Horus s’appelle le VH0445. Chez la souris, la société a démontré que le VH0445, associé à un composé opiacé, pouvait diminuer la douleur beaucoup plus efficacement que le composé opiacé seul. Depuis, différents acteurs de l’industrie pharmaceutique ont manifesté leur intérêt pour faire vectoriser les candidats médicaments qu’ils souhaitent véhiculer jusqu’au cerveau.
Alexandre Tokay, PDG de Vect-Horus
« Améliorer la réparation des lésions de la moelle osseuse »
« Les premiers partenariats avec des big-pharma devraient se lier début 2011. D’ores et déjà, nous pouvons nous féliciter de l’enthousiasme de ces dernières : alors que le taux de retour positif pour une société de biotechnologie est en moyenne de 5 %, Vect-Horus a suscité l’intérêt de 70 % des entreprises démarchées. Pour autant, nous n’oublions pas l’importance de nos collaborations avec le public, qui sont un gage de crédibilité scientifique : nous travaillons avec le CEA, le CNRS et l’INSERM, qui font autorité en France sur la problématique de la BHE. Enfin, nous collaborons avec des partenaires publics et la société privée Pharmaxon au projet Medul, un programme de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a pour but de développer et vectoriser une molécule capable de traiter les lésions de la moelle épinière, pour lesquelles il n’existe aujourd’hui toujours aucun médicament spécifique. »
Carte d’identité :
Création : 2006
Effectif : 11
Localisation : Marseille
Dates clés :
1999 : naissance du concept de vecteurs pour la BHE
2006 : création de Vect-Horus
2008 : brevet du premier vecteur VH0445
2008 : premier prix de jeune société innovante en région PACA
2009 : première preuve d’efficacité chez l’animal
Un chiffre : 10 milliards d’euros seront investis en 2018 pour traiter la maladie d’Alzheimer
Cellectis Des thérapies géniques sûres contre les maladies orphelines
Sida, maladies sanguines héréditaires… De nombreuses pathologies considérées jusqu’alors comme incurables semblent maintenant à portée de guérison grâce à la thérapie génique. Celle-ci pourrait en effet apporter de nouvelles réponses, soit en rétablissant la fonction normale d’un gène, soit en protégeant l’hôte d’un agent infectieux. Le succès de cette stratégie dépend toutefois de la bonne intégration du gène médicament dans la molécule d’ADN du patient. La société Cellectis s’y attache en associant aux gènes thérapeutiques des méganucléases, sortes de ciseaux moléculaires qui coupent le génome en des endroits très spécifiques. Ce sont ainsi des séquences de douze à trente paires d’acides nucléiques qui sont éjectées du génome avant que la machinerie cellulaire ne s’occupe de remplacer la partie manquante. Ce faisant, elle y intègre le gène thérapeutique associé aux méganucléases à l’endroit voulu. Dans les prochaines années, Cellectis a l’intention de passer du stade de preuve de concept aux essais cliniques pour plusieurs de ses méganucléases, dont deux sont notamment destinées à traiter l’hémophilie et la myopathie de Duchenne.
Sylvie Delassus, Directrice de la communication de Cellectis
« Pour les bébés-bulle »
« Les méganucléases sont porteuses d’espoir dans la thérapie génique des « bébés-bulle ». Grâce à leur site d’insertion très spécifique dans le génome, nos enzymes pourraient éliminer le risque de leucémie observée précédemment chez certains enfants ayant bénéficié de la thérapie génique. Aujourd’hui, l’équipe du docteur Alain Fischer à l’hôpital Necker, très experte dans les « bébés-bulle », expérimente ces méganucléases. Une autre part importante de nos travaux concerne l’ingénierie des protéines : nous cherchons à produire nos méganucléases plus rapidement et à moindre coût pour favoriser leurs applications. »
Carte d’identité :
Création : 1999
Effectif : 120
Capital : 87 millions d’euros
Localisation : parc Biocitech de Romainville
Dates clés :
Décembre 1999 : découverte par des chercheurs du CNRS des méganucléases
2001 : installation sur BioTop, l’incubateur de Pasteur
2004 : déménagement au parc Biocitech
2007 : entrée en bourse
2008 : commercialisation du premier kit utilisant des méganucléases
2009 : application industrielle Esticell
2010 : création de la filiale plantes aux Etats-Unis
Nombre de brevets : 200
Un chiffre : environ 5 % de la population mondiale est porteuse d’un gène lié à une hémoglobinopathie
Genticel Un vaccin pour traiter le cancer du col de l’utérus
Dans le monde, 93 millions de femmes seraient porteuses des virus du papillome humain (HPV, Papillomavirus) de type 16 et 18, qui sont les souches les plus fréquemment retrouvées dans le cancer du col de l’utérus. Ces porteuses qui risquent de développer la maladie ne peuvent malheureusement plus bénéficier du vaccin préventif (commercialisé fin 2006), administré aux jeunes filles au début de leur vie sexuelle. La société Genticel, anciennement BT-Pharma, a développé une approche qui pourrait constituer une solution thérapeutique pour ces femmes. La stratégie adoptée est celle d’un composé vaccinal bivalent qui stimule la réponse immunitaire anticancéreuse. Concrètement, un vecteur bactérien porte deux protéines spécifiques des souches virales HPV 16 et 18 jusqu’aux cellules dendritiques présentatrices d’antigènes. Ces dernières vont ensuite aider à produire des lymphocytes tueurs dirigés spécifiquement contre les cellules tumorales. Genticel a apporté la preuve de l’efficacité de son vecteur dans différents modèles animaux du cancer. En juillet 2010, les autorités de santé belges ont autorisé l’entrée en phaseI du candidat vaccin baptisé Procervix.
Benedikt Timmerman, PDG de Genticel
« Un vaccin thérapeutique en 2018 »
« Si les résultats de l’essai clinique en cours ainsi que l’essai de phase II, prévu à partir de 2012, sont satisfaisants, nous pourrons envisager un partenariat de développement industriel du vaccin thérapeutique contre le cancer du col de l’utérus provoqué par HPV dès 2013. La commercialisation du produit n’interviendra toutefois probablement pas avant 2018. En attendant, il est important pour Genticel d’envisager d’autres pistes thérapeutiques pour nos antigènes vaccinaux : nous réfléchissons ainsi à des débouchés possibles contre plusieurs cancers solides, les infections virales de type hépatite B et C et certaines infections bactériologiques, comme la tuberculose ou l’infection à Chlamydia. »
Carte d’identité :
Création : 2002
Effectif : 30
Capital : 20 millions d’euros
Localisation : Prologue Biotech, Labège
Dates clés :
Octobre 2002 : première preuve de concept d’un vaccin thérapeutique contre le papillomavirus HPV
2002 : la société BT-Pharma sur l’incubateur BioTop de Pasteur est lauréate du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologie innovantes
2003 : départ de l’incubateur de Pasteur
2004 : preuve de concept d’un vaccin bivalent HPV-16 et HPV-18
Mars 2010 : levée de fonds de 13,1 millions d’euros, BT-Pharma change de nom pour Genticel
Nombre de brevets : 2
Un chiffre : le cancer du col de l’utérus est la deuxième cause de cancer le plus fréquent chez la femme.
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