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Insuffisance cardiaque : la campagne bat son plein

Publié le 28 septembre 2024
Par Yolande Gauthier
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L’Assurance maladie renouvelle son opération de communication pour informer les patients et livrer quelques astuces leur permettant de mieux vivre avec cette maladie. Le pharmacien peut s’en servir au comptoir.

1 – Pourquoi cette campagne ?

 

Plus de 1,5 million de Français souffrent d’insuffisance cardiaque, et sa prévalence devrait augmenter de 25 % tous les quatre ans. Diagnostiquée tardivement et non prise en charge dans les meilleurs délais, cette maladie entraîne une rapide détérioration de la qualité de vie et engage le pronostic vital. À l’origine de 70 000 décès chaque année, l’insuffisance cardiaque est la première cause d’hospitalisation chez les sujets âgés de plus de 65 ans.

2 – Est-ce une première ?

 

Non. Une précédente campagne menée de septembre 2022 à mai 2024 visait à ancrer la mémorisation de quatre symptômes d’alerte qui doivent être surveillés. Ils peuvent être regroupés sous l’acronyme EPOF : essoufflement inhabituel après un effort simple ou au repos, prise de poids rapide de 2 à 3 kg en quelques jours et sans explication, œdèmes (pieds et chevilles gonflés) et fatigue excessive lors de la réalisation des activités quotidiennes. Ces symptômes sont peu spécifiques pris isolément, mais leur association ou leur survenue récente doit alerter et amener à consulter le médecin en urgence, surtout après 60 ans.

3 – Quels sont les messages ?

 

S’il n’est pas possible de guérir l’insuffisance cardiaque, il est cependant possible de ralentir son évolution. L’Assurance maladie met en avant quatre réflexes que tous les patients devraient acquérir en complément du traitement médicamenteux. Cette fois, le moyen mnémotechnique pour les retenir est « EPON » :

 

– un exercice physique régulier pour renforcer le cœur : bouger environ 30 minutes par jour, en y allant progressivement et en fonction de ses capacités ;

 

– se peser régulièrement (au moins 2 fois par semaine, voire chaque jour) pour détecter une prise de poids rapide signant une aggravation de la maladie ;

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– être observant en respectant son traitement et ses rendez-vous médicaux ;

 

ne pas saler son alimentation pour éviter la rétention d’eau et réduire le risque d’élévation de la pression artérielle. La quantité de sel quotidienne ne devrait pas dépasser 6 g.

 

Il est aussi préconisé d’arrêter de fumer, de limiter sa consommation d’alcool, de cuisiner avec des graisses contenant des acides gras poly-insaturé (oméga 6, oméga 3) et mono-insaturés (oméga 9), ainsi que de se faire vacciner tous les ans contre la grippe et le Covid-19 et tous les cinq ans contre le pneumocoque.

4 – Quels outils d’accompagnement proposer aux patients ?

 

L’Assurance maladie propose plusieurs outils sur son site ameli.fr : vidéos de témoignages, test patient pour évaluer l’activité physique, fiche de pesée régulière mensuelle, affiche repère pour limiter le sel au quotidien… Un outil spécifiquement destiné aux pharmaciens et qui met l’accent sur les règles de bonne observance sera mis en ligne d’ici la fin de l’année.