Homéopathie : cette étude qui démontre ses intérêts

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Homéopathie : cette étude qui démontre ses intérêts

Publié le 6 octobre 2017
Par Anne-Hélène Collin
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C’est un argument pour les défenseurs de l’homéopathie. Alors que le Conseil scientifique des sciences académiques européennes (EASAC) considère dans un avis du 20 septembre « qu’il n’existe, pour aucune maladie, aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l’efficacité des produits homéopathiques, même s’il y a parfois un effet placebo » et que « l’homéopathie peut avoir un effet nocif et retardant la consultation d’un médecin ou dissuadant le patient de rechercher les soins médicaux appropriés », l’étude EPI 3 apporte une conclusion toute autre.

Cette étude épidémiologique de grande ampleur, menée entre 2005 et 2012 sur près de 8600 patients au sein de 825 cabinets de médecins généralistes aux pratiques variées (conventionnelle, homéopathique, mixte), montre notamment les bénéfices de l’homéopathie dans trois domaines, majorité des motifs de consultation : les douleurs musculo-squelettiques, les troubles nerveux (sommeil, anxiété, dépression) et les infections des voies aériennes supérieures. 

Ainsi, pour ces trois cohortes, l’évolution clinique des patients suivis par un médecin homéopathe s’est révélée comparable aux autres patients, tant sur l’amélioration des symptômes que sur le risque de complications. Mais surtout, la consommation de médicaments est moindre chez les patients suivis par un homéopathe : 2 fois moins d’AINS et d’antalgiques, 2 fois moins d’antibiotiques et 3 fois moins de psychotropes. Autant de risques d’iatrogénie ou de mésusage en moins. 

Certes, EPI 3 ne démontre pas l’efficacité de l’homéopathie. Mais elle démontre son intérêt clinique en diminuant la consommation de médicaments à l’origine d’effets indésirables notables sans perte de chance potentielle pour le patient. Elle montre aussi un intérêt économique en diminuant les coûts de prise en charge : un patient suivi par un homéopathe coûte 35 % de moins qu’un autre patient, honoraires de consultation et coût de prescription inclus. 

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Un argument pour défendre le maintien du remboursement de l’homéopathie auprès des autorités de santé, au moins pour ces trois types de pathologies.