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Guillaume Pérès « cartoone » dans la santé
Drôle d’oiseau, diraient les enfants hospitalisés au service de pédiatrie de Bordeaux. A 30 ans, la carrière de Guillaume Pérès est à l’image de son nouveau métier : une belle histoire à lire sous forme de BD, ou mieux, en dessin animé. Créateur et dirigeant de sa propre société de production, InexVivo, il s’est spécialisé dans la production de documents d’information dans le domaine de la santé. « Curieusement, rien ne me prédestinait à prendre cette voie, explique-t-il, presque étonné lui-même. Tout a commencé lorsque j’ai découvert la vie des enfants hospitalisés dans un service de pédiatrie à Bordeaux. C’est un univers qui me faisait peur mais, pour faire plaisir à un ami, je suis allé chaque semaine durant trois ans divertir des enfants hospitalisés. Ces rencontres m’ont fait comprendre l’importance que pouvait avoir le simple fait de leur apporter un peu de bonne humeur. »
C’est donc tout naturellement qu’il effectue son stage hospitalo-universitaire de 5e année en pédiatrie. « J’ai proposé aux pédiatres de réfléchir sur la façon dont on pouvait communiquer sur le thème de leur maladie, la leucémie. Quand un enfant comprend ce qui lui arrive et pourquoi on lui administre tel traitement, cela se passe mieux », assure Guillaume Pérès. L’aventure, qui aboutira à la création d’InexVivo, prend désormais forme. « J’ai d’abord fait une enquête pour connaître les attentes des enfants mais aussi de leur entourage médical et familial. Puis j’ai écrit un scénario pour expliquer comment la leucémie s’installe dans le corps de l’enfant et comment on peut la traiter et la guérir », précise-t-il. D’emblée, le dessin animé s’impose, vecteur de communication sans doute le plus efficace auprès du jeune public. C’est encore une rencontre fortuite qui permet au projet d’avancer. « Un adolescent de quinze ans hospitalisé dessinait très bien. De plus il vivait très mal sa maladie. Je lui ai proposé de travailler sur les personnages et c’est lui qui a créé les dessins… », confie Guillaume Pérès.
Chaque année, 1 000 cassettes sont distribuées aux enfants leucémiques
Pour mener à bien son dessein, l’association Au coeur de la vie est créée dès 1995. Sa vocation est de distribuer le film. Le projet présenté au grand groupe de production Carrère séduit immédiatement. « La machine s’est très vite emballée. En deux ans nous avons monté le projet et trouvé les financements. Des chaînes de télévision et de grands groupes, notamment des laboratoires pharmaceutiques, s’y sont aussi intéressés », se souvient le pharmacien. Il apparaît bientôt possible de boucler un budget de cinq millions de francs qui permettent de distribuer le film gratuitement dans les hôpitaux.
Guillaume Pérès s’investit corps et âme dans le projet. « J’ai voulu gardé l’entière maîtrise du projet car les notions abordées nécessitaient, il me semble, de bien comprendre les implications psychologiques d’un tel film et d’apporter une information scientifique validée. »
La production s’achève au printemps 1999. « Il restait à convaincre les hôpitaux de diffuser le dessin animé dans leur service. » Avec l’aide des pédiatres hospitalier bordelais, Guillaume Pérès arrive finalement à convaincre l’ensemble du monde hospitalier : « Pratiquement tous les hôpitaux ont commandé des cassettes. » Depuis, environ 1 000 cassettes sont distribuées chaque année aux enfants atteints de leucémie. Beau succès pour cet étudiant qui déjà scénarisait ses cours pour mieux les retenir…
Un projet de dessins animés pour une chaîne de télévision
Aujourd’hui, le projet est à maturité et Guillaume Pérès en a fait son métier. « Le pari n’est pas complètement gagné, nous sommes dans une phase de recherche d’investisseurs », avoue le jeune P-DG d’InexVivo. La société, qui comprend aujourd’hui douze associés tous impliqués depuis la création du premier dessin animé, a déjà investi 300 000 francs. « Nous sommes tous convaincus qu’il y a une véritable demande d’information dans le domaine de la santé et qu’il manque un chaînon dans la transmission de cette information », surenchérit Guillaume Pérès.
La petite société travaille donc sur d’autres projets dont certains semblent intéresser de grandes chaînes de télévision. « Nous travaillons sur trois grands projets : le premier est une série de dessins animés traitant de la santé au quotidien pour une chaîne de télévision. Il y aurait treize épisodes de vingt-six minutes chacun. Les thèmes abordés pourraient concerner par exemple les coups de soleil, les vaccinations ou la pollution… Un deuxième projet concerne l’environnement et un troisième porte sur le thème de la sécurité civile et de la vie des enfants dans la ville. » Un foisonnement d’idées que Guillaume Pérès compte bien exploiter, encouragé par le premier prix 2001 de la Création d’entreprise de la fondation Jacques-Dousse qui prime des créateurs d’entreprise de moins de trente ans…
Bien sûr, le jeune pharmacien est conscient du risque que représente le choix d’une telle carrière professionnelle, mais, en homme passionné, il n’exprime aucun regret. « C’est toujours gratifiant de faire ce que l’on aime. Je n’ai pas renié mes études de pharmacie, bien au contraire puisque j’ai mis mes acquis scientifiques au service de la pédagogie. Parmi mes nombreux amis pharmaciens, j’ai le sentiment parfois que certains ne font pas assez confiance au bagage que leur a donné leur formation. C’est dommage de se retrouver sur un poste standardisé si l’on a d’autres envies. D’une manière générale, je trouve que le pharmacien doit d’avantage s’impliquer dans la transmission de son savoir et de l’information scientifique », conclut Guillaume Pérès. Il réfléchit d’ailleurs à la mise en place de programmes distribués dans les officines…
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