Fraudes : les pharmaciens de santé montrés du doigt

En 2023, la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) a détecté 466 millions d’euros de fraudes, surpassant l’objectif de 380 millions fixés. Des résultats dus à « un renforcement des moyens de lutte », selon Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam. Aujourd’hui, 1 500 agents se consacrent à ce fléau, répartis sur six pôles régionaux de cyberenquête. D’ici 2027, 300 nouveaux agents devraient être recrutés. Plus de 10 500 suites contentieuses ont été menées, dont 4 000 procédures pénales. En 2023, la loi du financement de la Sécurité sociale avait d’ailleurs permis d’augmenter les pénalités financières de 300 % du préjudice subi. Si, en volume, ce sont les assurés qui ont le plus triché, en valeur, la palme revient aux professionnels de santé (330,2 millions d’euros). Médaillés d’or des mauvais élèves : les pharmaciens, à l’origine de 60 millions d’euros de fraudes. Dans les prochaines années, la lutte contre les trafics de médicaments et les fausses ordonnances de produits de santé devraient faire partie de leurs missions. Mais, pour l’heure, la Cnam ne souhaite pas commenter plus. « Nous sommes en discussion conventionnelle avec les pharmaciens sur ce sujet. Nous ferons un point au deuxième semestre 2024 », a simplement déclaré Thomas Fatôme. A l’horizon 2027, la Cnam a pour mission de détecter 2,4 milliards de fraudes sur les 250 milliards de remboursements faits chaque année.