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Firdapse : un petit gain pour une maladie rare

Publié le 22 janvier 2011
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L’amifampridine n’est autre qu’un sel (phosphate) de la 3,4-diaminopyridine, une aminopyridine proche de la fampridine prescrite depuis 1977 dans le traitement du syndrome myasthénique de Lambert-Eaton (LEMS). Cette maladie orpheline auto-immune est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital lorsqu’elle affecte les muscles respiratoires. La faiblesse musculaire résulte de la production d’autoanticorps dirigés contre les canaux calciques voltage-dépendants réduisant les quantités d’acétylcholine relarguées par les terminaisons nerveuses. L’amifampridine bloque les canaux potassiques voltage-dépendants et prolonge ainsi la dépolarisation de la membrane des cellules présynaptiques. Elle allonge le potentiel d’action neuronal, facilite l’efflux calcique vers les terminaisons synaptiques, donc l’exocytose des vésicules d’acétylcholine. En France, son emploi était encadré par des ATU nominatives depuis 2006.

Deux études pivots anciennes et une étude randomisée récente, réalisées versus placebo, montrent une efficacité légèrement supérieure à celle du placebo, avec une tolérance satisfaisante (risque de paresthésies, vertiges transitoires, convulsions). Malgré la faible qualité des études présentées, l’absence d’étude sur la qualité de vie des patients sous amifampridine, l’impossibilité de proposer actuellement une autre thérapeutique validée, et vue l’amélioration thérapeutique observée sous amifampridine par rapport à la prise en charge actuelle des patients souffrant du LEMS, la Haute autorité de santé considère que Firdapse améliore le service médical rendu de façon mineure (ASMR IV).

DENIS RICHARD pharmacologue, analyse pour vous l’originalité pharmacologique, le degré d’innovation et l’intérêt thérapeutique des nouveaux principes actifs arrivant à l’officine.

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