Fer en IV : les infirmiers libéraux contestent l’exclusivité hospitalière

Fer en IV : les infirmiers libéraux contestent l’exclusivité hospitalière

Publié le 2 juin 2014
Par Matthieu Vandendriessche
Mettre en favori

Votre chapô ici

Depuis le 1er février dernier, les infirmiers libéraux n’ont plus le droit de réaliser des injections intraveineuses à base de fer, désormais réservées à l’usage exclusif des établissements de santé, et notamment des structures d’hospitalisation à domicile (HAD). De fait, les officines ne détiennent plus la seule spécialité jusque-là disponible en ville, Ferinject.

Cette décision émanant de la Commission européenne est appliquée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), du fait du risque grave de réactions allergiques lié à l’administration de fer en intraveineuse.

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) dénonce, dans un courrier adressé à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, un « climat de confusion » et les potentiels « dangers » consécutifs à cette récente mesure.

Dans son courrier à la ministre, la FNI indique « qu’il apparaît manifeste, au vu des témoignages recueillis, que les structures d’HAD n’ont pas pris les dispositions nécessaires pour que les conditions requises par l’ANSM soient effectives. Les protocoles de prise en charge et de surveillance, ainsi que les formations semblent faire défaut. »

En effet, en pratique, les solutions de recours en cas de choc anaphylactique ne sont pas plus accessibles à l’HAD qu’au professionnel libéral, observe la FNI.

Les infirmiers libéraux s’inquiètent en outre de savoir si leur responsabilité peut, le cas échéant, être engagée, alors qu’un certain nombre d’entre eux interviennent dans le cadre d’une HAD.

Depuis le 1er février 2014, les injections IV de fer doivent être administrées sous surveillance médicale attentive pendant et jusqu’à 30 minutes après chaque administration, avec la disponibilité immédiate d’un personnel formé pour évaluer et prendre en charge les réactions anaphylactiques. Ceci dans un environnement disposant des moyens nécessaires pour assurer une réanimation.

Publicité

Avant le 1er février, les trois quarts des injections intraveineuses à base de fer étaient réalisées en ville, sans qu’aucun signalement en ambulatoire ait été rapporté, souligne la FNI.