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Encore beaucoup à faire pour lutter contre l’antibiorésistance
Avec une baisse de 15 % du nombre de prescriptions d’antibiotiques en 10 ans (de 2,81 prescriptions pour 1 000 habitants et par jour en 2009 à 2,38 en 2018), la France montre sa motivation en matière de lutte contre les prescriptions inappropriées et l’antibiorésistance. Selon les chiffres publiés par Santé publique France lors de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques (du 18 au 24 novembre), la baisse du nombre de prescriptions est encore plus marquée pour les antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance (amoxicilline/acide clavulanique, céphalosporines de 3e ou 4e génération, fluoroquinolones) : – 2,6 % depuis 2017 et – 6,3 % depuis 2016.
Si, du côté de la consommation, les chiffres restent globalement stables (22,5 doses définies journalières pour 1 000 habitants et par jour en 2018), en détail, les ß-lactamines sont en hausse alors que les fluoroquinolones diminuent, conformément aux recommandations de bonnes pratiques. Autre voyant au vert, l’antibiorésistance, estimée d’après les taux d’E. coli multirésistantes isolées de prélèvements urinaires, baisse pour les céphalosporines de 3e génération et se stabilise pour les fluoroquinolones.
Les chiffres en ville sont « encourageants », se félicitent l’ensemble des instances sanitaires.
Pourtant, beaucoup reste encore à faire dans la lutte contre l’antibiorésistance. La France consomme encore trop d’antibiotiques, 30 % de plus que la moyenne européenne. « Une des raisons sociétales et culturelles qui fait que la France est un gros consommateur d’antibiotiques, c’est que le patient s’attend à sortir de chez son médecin avec une ordonnance de médicaments », explique le Pr Céline Pulcini, professeure de maladies infectieuses et tropicales et experte auprès du ministère de la Santé. Si des mesures ont déjà été prises (incitations économiques pour les prescripteurs, campagne de sensibilisation grand public) et semblent commencer à porter leurs fruits, d’autres vont être mises en place. Parmi elles, de nouvelles actions d’information seront conduites auprès des professionnels de santé dès l’année prochaine par les délégués de l’Assurance maladie, en particulier auprès des prescripteurs d’antibiothérapies longues (supérieures à 8 jours), qui représentent 22 % des prescriptions. Courant 2020, les principaux messages de recommandations du bon usage des antibiotiques seront intégrés dans les logiciels d’aide à la prescription. Quant aux pharmaciens, ils seront eux-mêmes acteurs de la lutte contre l’antibiorésistance avec la réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) angine. §
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