DMLA : ce qu’il faut (sa)voir

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DMLA : ce qu’il faut (sa)voir

Publié le 7 septembre 2021
Par Alexandra Blanc
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La dégénérescence maculaire liée à l’âge est la première cause de malvoyance et de cécité chez les personnes de plus de 50 ans dans les pays industrialisés. Elle est liée à une perte irréversible, induite par un vieillissement anormalement rapide et important, des photorécepteurs de l’aire centrale de la rétine, la macula. L’objectif du traitement est de ralentir l’évolution de la maladie et la perte d’acuité visuelle.

Quelle est la différence entre la forme atrophique et la forme exsudative de la DMLA ?

Les deux formes de la maladie peuvent se succéder ou coexister :

la DMLA atrophique d’évolution lente se manifeste par une gêne à la lecture ou en vision nocturne, une modification de la vision des couleurs, une baisse de la sensibilité au contraste… jusqu’à la limitation du champ visuel central ;

la DMLA exsudative ou humide induit une chute rapide de l’acuité visuelle en quelques semaines ou quelques jours accompagnée d’une déformation des images ou de la perception d’une tache noire dans le champ visuel central.

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Seule la forme exsudative bénéficie d’un traitement spécifique.

Que permet de détecter le test d’Amsler ?

Au cours de la maladie, en plus d’un suivi ophtalmologique régulier, une autosurveillance est recommandée pour détecter une aggravation. En pratique, celle-ci s’effectue à l’aide du test d’Amsler. Il s’agit d’une grille de lignes horizontales et verticales, utilisée pour évaluer la partie centrale du champ visuel. Elle doit être positionnée à la distance normale de lecture (25 à 40 cm) en portant sa correction optique habituelle pour voir de près et en cachant un œil puis l’autre. La survenue de lignes déformées, brisées, interrompues ou entachées doit amener à consulter en urgence.

Quelle est la place des compléments alimentaires dans la prise en charge de la DMLA ?

Leur intérêt est établi dans les formes précoces pour freiner l’évolution de la maladie ou en cas de forme avancée sur un œil pour ralentir l’attente du deuxième œil. Une supplémentation micronutritionnelle d’antioxydants (vitamine C et E, zinc), de caroténoïdes (lutéine et zéaxanthine) et d’oméga-3 est préconisée. Elle doit s’accompagner d’une alimentation riche en fruits, en légumes et en oméga-3 et à l’arrêt de la consommation de tabac.

Les compléments alimentaires constituent le seul traitement de la DMLA atrophique.

Que dire au patient lors de la dispensation des médicaments injectables anti-VEGF ?

Les traitements anti-VEGF, qui agissent en contrôlant la prolifération anormale de vaisseaux sanguins, administrés par injection intravitréenne, constituent le traitement de première intention de la DMLA exsudative. Lucentis (ranibizumab) et Eylea (aflibercept) sont des médicaments d’exception dont la prescription est réservée aux spécialistes en ophtalmologie.

Ces médicaments se conservent au réfrigérateur et 24 heures à température ambiante avant l’injection. Ne pas se maquiller le jour de l’injection, le port de lentilles peut être déconseillé dès la veille de l’administration.

Après l’injection, la présence de corps flottants (taches, bulles d’air dans le champ visuel) peut survenir pendant quelques jours. Une rougeur oculaire et une irritation transitoire peuvent être améliorées par l’instillation de substituts lacrymaux. Une rougeur persistante, une douleur importante ou une baisse de la vision imposent une consultation en urgence.

Retrouvez toutes les informations sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge dans le cahier Formation publié avec Le Moniteur des pharmacies du 4 septembre 2021.