Diabète : le dépistage recule

Actuellement en France, on dénombre près de 3,9 millions de patients diabétiques diagnostiqués, dont 10 % de diabétiques de type 1. Depuis 20 ans, l’incidence progresse de 4 % par an et la pathologie apparaît de plus en plus précocement, notamment chez les enfants de moins de 5 ans. A taux de croissance constant, 4,2 millions de personnes pourraient être touchées en 2045. Ces chiffres ne sont pourtant pas corrélés avec un renforcement du dépistage qui a même tendance à se relâcher ces 12 dernières années. Ainsi, en 2009, 56 % des Français déclaraient avoir réalisé un dépistage contre 46 % en 2023, selon l’étude Ifop pour Sanofi menée par questionnaire en ligne du 23 au 26 octobre 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 2006 personnes âgées de 15 ans et plus. En outre, les patients diabétiques sont plus nombreux à éviter ou repousser des analyses médicales (38 % et jusqu’à 69 % chez les diabétiques diagnostiqués tardivement) que la population générale (25 %).

Enfin, l’enquête révèle que 35 % des diabétiques estiment que le diagnostic de leur maladie a été tardif au regard du stade d’évolution de la maladie lors de son dépistage et ce de façon encore plus marquée chez le plus jeunes (57 % des 15-34 ans).

Les instigateurs de l’étude achèvent leur analyse des résultats sur un constat inquiétant : le dépistage du diabète de type 2 est encore trop souvent fortuit et le diabète de type 1 est majoritairement diagnostiqué en situation d’urgence. Il est donc toujours nécessaire de mobiliser les professionnels de santé et de sensibiliser les pouvoirs publics pour améliorer le dépistage et la prévention de cette maladie qui serait responsable de 85 000 morts par an en France (International diabetes federation, 2021).