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Diabète de type 1 : Un réel espoir de rémission à long terme

Publié le 2 juillet 2005
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– Six jours pour une minirévolution qui prend l’allure d’un espoir pour les diabétiques insulinodépendants. La stratégie est française, les anticorps anglais, les patients belges et allemands et l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine*. Il suffit donc de six jours pour que des anticorps monoclonaux spécifiques des lymphocytes T arrêtent, dans trois cas sur quatre, la progression du diabète de type 1 pendant au moins 18 mois. « Un traitement de très courte durée, à des doses très faibles avec un effet à long terme », explique Lucienne Chatenoud, investigatrice principale de l’étude, à la tête d’une équipe de recherche INSERM. Ce traitement est plus fort encore que la greffe de cellules bêta d’îlots de Langerhans, qui « se contente » de reconstituer le stock de cellules productrices d’insuline mais reste désespérément impuissante pour contrecarrer le processus auto-immun de destruction. Car le diabète de type 1 n’est rien d’autre qu’une réaction anormale de lymphocytes T qui se mettent à attaquer les cellules bêta pour aboutir, petit à petit, à un arrêt de la production d’insuline. D’où l’intérêt de s’opposer directement à l’action de ces lymphocytes. Encore faut-il agir tôt quand la fonction pancréatique est encore préservée. 80 malades insulinodépendants et encore en possession d’îlots bêta producteurs d’insuline ont donc participé à un essai randomisé en double aveugle contre placebo. Une injection quotidienne d’anticorps anti-CD3 a été administrée durant six jours. Ce traitement a induit un arrêt de la progression du diabète avec stabilisation de la production d’insuline endogène et même amélioration de la production chez certains d’entre eux. La dose d’insuline nécessaire a ainsi pu être réduite. Les anticorps ont été plutôt bien tolérés par les patients. Un syndrome « simili-grippal » s’est manifesté, mais de façon très transitoire. De même, des signes cliniques et biologiques de mononucléose infectieuse ont fait leur apparition au bout de 14 jours avant de disparaître deux semaines plus tard. Le protocole prévoit le suivi des patients jusqu’à 48 mois. « Un échappement thérapeutique n’exclut pas la possibilité de recommencer les injections », précise le Dr Jean-François Bach, chef du service d’immunologie biologique à l’hôpital Necker-Enfants malades (Paris). Des diabétiques adultes de type 1 débutant qui peuvent vivre avec leur propre insuline, c’est déjà bien, mais les pistes futures concernent les enfants de moins de 12 ans et les patients atteints d’un diabète de type lent. Et pourquoi pas le couplage greffe d’îlots/anti-CD3 ?

* « Insulin Needs after CD3-Antibody Therapy in New-Onset Type 1 Diabetes », 23 juin 2005.

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