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Dans le cancer de l’ovaire
Disponible à l’hôpital depuis 2014, l’olaparib (Lynparza) arrive en officine. Cet inhibiteur de l’enzyme poly- (ADP ribose) polymérase (PARP) offre une option thérapeutique pour le traitement d’entretien de certaines patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire.
INDICATION
Traitement d’entretien des patientes adultes atteintes d’un cancer épithélial séreux de haut grade de l’ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, récidivant et sensible au platine, qui sont en réponse complète ou partielle à une chimiothérapie à base de platine.
Les patientes doivent avoir une confirmation de mutation du gène de prédestination au cancer du sein BRCA (germinale et/ou somatique) avant que le traitement ne soit initié.
POSOLOGIE
La dose recommandée est de 8 gélules (400 mg) deux fois par jour. La posologie est réduite à 300 mg deux fois par jour en cas d’insuffisance rénale modérée.
Lynparza doit être commencé au plus tard 8 semaines après la fin du schéma posologique à base de platine.
Les gélules sont à prendre au moins une heure après la prise de nourriture. Ne pas manger pendant de préférence deux heures au moins après la prise des gélules.
CONTRE-INDICATIONS
Lynparza est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à l’olaparib ou à l’un des excipients.
GROSSESSE ET ALLAITEMENT
Lynparza ne doit être pris ni pendant la grossesse ni par les femmes en âge de procréer qui n’utilisent pas de méthode de contraception efficace pendant toute la durée de leur traitement et pendant un mois après la dernière prise du médicament. Il n’est pas exclu que l’efficacité des contraceptifs hormonaux soit réduite en cas de co-administration avec l’olaparib. L’ajout d’une méthode contraceptive non hormonale et des tests de grossesse réguliers doivent donc être envisagés pendant le traitement.
L’allaitement est contre-indiqué pendant le traitement et pendant un mois après la dernière prise.
EFFETS INDÉSIRABLES
Nausées, vomissements, diarrhées, dyspepsie, dysgueusie et diminution de l’appétit sont fréquents en cours de traitement.
Des céphalées, une fatigue, des sensations vertigineuses, une anémie, une neutropénie, une lymphopénie et une augmentation de la créatinine sont également souvent observées.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
L’administration concomitante d’inducteurs puissants ou modérés du CYP3A (phénytoïne, rifampicine, millepertuis, efavirenz…) peut réduire considérablement l’efficacité de Lynparza.
A l’inverse, l’association à des inhibiteurs puissants ou modérés du CYP3A (clarithromycine, ritonavir, diltiazem, vérapamil…) doit conduire à réduire la posologie de Lynparza.
Chez les patients qui reçoivent des substrats du CYP3A à marge thérapeutique étroite (ciclosporine, simvastatine, fentanyl, tacrolimus…), une surveillance clinique est recommandée.
SURVEILLANCE PARTICULIÈRE
Numération formule sanguine complète avant le traitement, surveillance mensuelle pendant les 12 premiers mois puis périodique ensuite (risque de toxicité hématologique).
Interrompre le traitement en cas d’apparition ou d’aggravation de symptômes respiratoires tels que dyspnée, toux et fièvre ou d’anomalie radiologique. Des cas de pneumopathie ont été rapportés.
Test de grossesse chez toutes les femmes préménopausées avant le traitement. §
Les ovaires sont les organes ayant pour fonction principale le développement des caractères sexuels ainsi que la production des ovules et d’hormones (estrogènes et progestérone principalement). Atteignant environ 4 400 personnes par an, le cancer de l’ovaire est la 7e cause de cancer chez la femme et la 4e cause de décès par cancer. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans.
Comment se développe le cancer de l’ovaire ?
90 % des cancers de l’ovaire sont des adénocarcinomes : ils se développent à partir des cellules épithéliales situées dans l’enveloppe externe de l’ovaire. Dans 10 % des cas, le cancer de l’ovaire se développe à partir des follicules ovariens (tumeurs germinales malignes) ou du tissu de soutien des ovaires (tumeurs du stroma et des cordons sexuels). En dehors d’un possible signe abdominal (gêne, pesanteur ou constipation) persistant plus d’un mois, le cancer de l’ovaire ne présente généralement que peu de manifestations, c’est pourquoi il est souvent diagnostiqué tardivement. D’autres symptômes comme des signes gynécologiques (pertes ou saignements vaginaux, dyspareunie) ou de la fatigue peuvent survenir avec l’évolution du cancer.Quels sont les facteurs de risque de cancer de l’ovaire ?
Le cancer de l’ovaire serait favorisé par le tabagisme, les traitements hormonaux substitutifs, l’absence de grossesse, l’exposition professionnelle à l’amiante, et également par des facteurs environnementaux et génétiques. En effet, les cancers de l’ovaire sont considérés comme génétiques dans 5 à 10 % des cas. Parmi eux, figurent notamment les cancers associés à une mutation BRCA-1 ou BRCA-2. Ces mutations sont situées sur des gènes appelés « care takers », c’est-à-dire qu’ils codent pour des protéines qui ont pour rôle de stabiliser le génome grâce à une réparation de l’ADN.
Delphine Guilloux
Olaparib 50 mg pour une gélule blanche et opaque. Boîte de 448 (4 x 112) gélules : 4755,25 €, remb. SS à 100 %, AMM : 34009 300 039 9 2.
AstraZeneca : 01 41 29 40 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
• Service médical rendu important
• Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)
• Population cible estimée à 250 patientes par an
• Liste I
• Prescription hospitalière, réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie
• Surveillance particulière pendant le traitement
– En cas d’oubli d’une dose, ne pas la rattraper et prendre la prochaine dose normale à l’heure prévue.
– La consommation de jus de pamplemousse pendant le traitement n’est pas recommandée.
– Prudence lors de la conduite de véhicules ou de l’utilisation de machines (risque de sensations vertigineuses).
1 COMMENT AGIT LE MÉDICAMENT ?
L’olaparib (Lynparza) est un inhibiteur des poly-(ADP-ribose) polymérases humaines (PARP-1, PARP-2 et PARP-3), enzymes nécessaires à la réparation des cassures simple brin de l’ADN.
Quand l’olaparib est lié au site actif d’une PARP associée à l’ADN, il empêche sa dissociation et la piège sur l’ADN, bloquant ainsi le processus de réparation de la cassure simple brin.
Dans une cellule en voie de réplication, ce processus conduit à l’accumulation de cassures double brin de l’ADN :
– S’il s’agit d’une cellule normale, la réparation de ces cassures par recombinaison homologue (HRR), qui requiert des gènes BRCA-1 et 2 fonctionnels, est efficace.
– S’il s’agit d’une cellule cancéreuse, en l’absence de gènes BRCA-1 et BRCA-2 fonctionnels (car mutés), ces cassures ne sont pas réparées. Des voies alternatives et sujettes à erreur sont alors activées : elles conduisent à une augmentation de l’instabilité génomique qui, après un certain nombre de cycles de réplication, atteint des niveaux tels qu’elle entraîne la mort de la cellule.
Cette action spécifique explique que les patientes soient éligibles au traitement par olaparib seulement si elles ont une mutation délétère suspectée ou confirmée du gène BRCA soit dans la lignée germinale, soit dans la tumeur.2 SON ACTION EST-ELLE ORIGINALE ?
Oui. Aucun médicament commercialisé en France n’a une indication superposable à celle de l’olaparib.
Des analogues sont en développement (rucaparib).3 QUEL EST LE VERDICT DES ÉTUDES CLINIQUES ?
La Transparence fonde son avis sur une étude pivot de phase II, randomisée, en double-aveugle, évaluant un traitement d’entretien par olaparib en monothérapie versus placebo dans le cancer séreux de l’ovaire en rechute, sensible au platine, faisant suite à deux lignes ou plus de chimiothérapie à base de platine, conduite chez des patientes non sélectionnées selon le statut mutationnel BRCA.
Dans la population globale, la survie sans progression a été de 8,4 mois dans le bras olaparib versus 4,8 mois dans le bras placebo, soit un gain absolu de 3,6 mois en faveur de l’olaparib. Aucune différence n’a été observée entre les deux bras sur la survie globale : 29,8 mois dans le bras olaparib versus 27,8 mois dans le bras placebo.
Denis Richard
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