- Accueil ›
- Conseils ›
- Pathologies ›
- Covid-19 : zinc et vitamine C ont si peu d’intérêt

© covid-19, zinc, vitamine C, ivermectine, hydroxuchloroquine - DR
Covid-19 : zinc et vitamine C ont si peu d’intérêt
Une petite étude américaine (214 patients) randomisée publiée le 12 février dans JAMA Network Open montre que les fortes doses de gluconate de zinc ou d’acide ascorbique, ou les deux associés, n’apportent aucun bénéfice clinique chez les adultes atteints de Covid-19 confirmé par RT-PCR, dans un protocole ambulatoire.
Les patients (âge médian de 45 ans) ont été répartis en quatre groupes : 58 ont reçu 50 mg de gluconate de zinc (au coucher), 48 ont reçu 8 000 mg d’acide ascorbique (en 2 ou 3 prises au repas), 58 ont reçu 50 mg de gluconate de zinc et 8 000 mg d’acide ascorbique, et 50 n’ont bénéficié que d’une prise en charge standard sans supplémentation, pendant 10 jours. Le principal critère de jugement était le délai pour obtenir une réduction de 50 % de la sévérité des symptômes.
Au total, les patients ayant reçu des soins habituels sans supplémentation ont constaté une réduction de 50 % des symptômes après 6,7 jours en moyenne, contre 5,5 jours pour le groupe acide ascorbique, 5,9 jours pour le groupe gluconate de zinc, et 5,5 jours pour le groupe recevant les deux compléments alimentaires. « Le traitement par gluconate de zinc à forte dose, acide ascorbique ou une combinaison des 2 suppléments n’a pas réduit significativement la durée des symptômes par rapport au traitement standard », concluent les chercheurs de Cleveland.
Les fortes doses de gluconate de zinc ou de vitamine C n’ont pas non plus réduit la sévérité des symptômes. Dans l’essai, les taux d’hospitalisation (7,9 %) et de décès (1,4 %) n’étaient pas significativement différents dans les quatre groupes.
« La plupart des consommateurs d’acide ascorbique et de zinc prennent des doses significativement plus faibles de ces suppléments, notent les chercheurs, donc démontrer que même les doses élevées d’acide ascorbique et de zinc n’avaient aucun avantage suggère un manque d’efficacité évident. » Voilà qui semble répondre aux protocoles pour traitement ambulatoire précoce du Covid-19, incluant notamment 60 mg de gluconate de zinc ou 3 000 mg de vitamine C, associés parfois à l’ivermectine voire à l’hydroxychloroquine.
Devant de tels résultats, l’essai, qui devait initialement recruter 520 patients, a été arrêté pour « futilité », sur avis d’un comité indépendant.
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
- Alerte aux méningites : vérifiez le statut vaccinal des patients
- L’ordonnance d’une patiente souffrant d’une sinusite aiguë
- [VIDÉO] Accompagner le patient parkinsonien à l’officine
- Eau oxygénée boriquée au Formulaire national
- Bon usage du médicament : le Leem sensibilise les patients âgés
- Prophylaxie pré-exposition au VIH : dis, quand reviendra-t-elle ?
- Indus, rémunération des interventions pharmaceutiques, fraudes… L’intérêt insoupçonné de l’ordonnance numérique
- Financement des officines : 4 solutions vertueuses… ou pas
- Prescriptions, consultations : les compétences des infirmiers sur le point de s’élargir