Covid-19 : des hospitalisations surestimées ?

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Covid-19 : des hospitalisations surestimées ?

Publié le 27 janvier 2022
Par Magali Clausener
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Du 10 au 16 janvier 2022, 26 % des patients positifs au Covid-19 admis à l’hôpital, l’étaient pour un autre motif que le Covid-19 (vs 21 % la première semaine de janvier-S1). Cette donnée, issue du Point épidémiologique de Santé publique France (SPF) du 20 janvier 2022, figure à la fin du document, presque planquée dans un court paragraphe.

Celui-ci indique aussi que 13 % (vs 9 % la semaine précédente) des patients en soins critiques ne sont pas dans ces services pour le Covid-19. C’est aussi le cas de 8 % des patients en réanimation (vs 6 % en S1).  

Les proportions sont encore plus élevées chez les patients jeunes en semaine 2 : 46 % chez les 20-29 ans et 44 % chez les 30-39 ans pour les hospitalisations, et respectivement 24 % et 17 % pour les soins critiques.

Ces chiffres auraient pu passer inaperçus si « Les décodeurs » du journal Le Monde ne les avaient relevés. Ce biais existe en fait depuis le début de l’épidémie et Libération l’avait déjà pointé du doigt en février 2021. Pourtant, cette distinction entre patients hospitalisés avec le Covid-19 ou pour le Covid-19 est importante. Sans ce distinguo, les statistiques sur les hospitalisations ne fournissent pas une image juste à un temps t. En clair, on nous annonce un nombre d’hospitalisations ne correspondant pas à la réalité… Selon Le Monde, elles seraient bientôt publiées en open data…  

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Et les cas contacts ?

Ce biais pose aussi la question du nombre de cas contacts diffusé chaque jour. En septembre 2020, interrogé par Le Moniteur des pharmacies, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève (Suisse), expliquait : « Aujourd’hui, il n’y a pas de définition de cas Covid-19. Parmi les cas confirmés, vous avez aussi bien les PCR positives reflet de la présence de brins d’ARN résiduel que les cas d’infections sévères par le Sars-CoV-2. Entre ces deux cas extrêmes, vous avez toutes les formes cliniques du Covid-19. Le suivi du nombre de cas est donc un indicateur insuffisant pour avoir une vision de ce qui se passe réellement ». Des propos qui restent d’actualité.