Contraception masculine : la vasectomie a le vent en poupe

En l’espace de 12 ans, le nombre de vasectomies (stérilisation masculine définitive) a été multiplié par 15 en France, passant de 1 940 en 2010 à 30 288 en 2022. Le nombre de stérilisations féminines a diminué de moitié dans le même laps de temps, pour atteindre 20 325 en 2022 contre 45 138 en 2013. « Pour la première fois dans notre pays, il y a eu davantage de stérilisations masculines que de stérilisations féminines en 2021 et 2022 », note le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare dans un état des lieux publié ce jour.

L’incidence de la vasectomie est ainsi passée en 12 ans de 9,8 pour 100 000 hommes âgés de 20 à 70 ans à 149,5 pour 100 000 hommes, les Pays-de-la-Loire et la Bretagne atteignant même des taux de 331,3 et 271,5. La moyenne d’âge des opérés a par ailleurs progressivement diminué de 44 à 41 ans.

Les résultats français (forte augmentation des vasectomies et baisse continue des stérilisations féminines) sont à l’opposé des tendances mondiales : la stérilisation masculine accuse par exemple un net recul dans les pays anglo-saxons, où elle était historiquement très répandue. « La France semble progressivement combler son retard, bien que le nombre de procédures demeure encore inférieur à ceux des pays leaders en matière de contraception définitive », conclut Epi-Phare. La contraception deviendrait-elle (enfin) une affaire d’hommes ? Cette étude permet en tout cas de dresser un premier état des lieux. Sa poursuite permettra de vérifier si la tendance se confirme, et de voir l’impact de la vasectomie sur l’utilisation des contraceptions féminines.