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Conseils aux patients atteints de maladies chroniques
Alors que l’épidémie de Covid-19 confine la population et face aux multiples rumeurs qui circulent, de nombreux patients s’interrogent sur la pertinence de poursuivre (ou non) leur traitement chronique. Réponses.
Les sociétés savantes sont unanimes sur le sujet : il est important de poursuivre les traitements de fond et de ne pas les modifier sans l’avis du médecin traitant ou du spécialiste. Ainsi, pour le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé Respiratoire France, « il est primordial d’appeler toutes les personnes prenant un traitement de fond pour une maladie respiratoire à le poursuivre, afin de préserver leur intégrité respiratoire. Contrôler leur maladie chronique est en effet le moyen le plus sûr de se prémunir contre une forme grave de Covid-19, au cas où elles seraient exposées. » Car les malades respiratoires chroniques font partie des populations à risque (voir encadré page 37) au même titre que les patients sous immunosuppresseurs qui peuvent être tentés d’interrompre leur traitement pour mieux résister au coronavirus. L’arrêt brutal ou la réduction des doses de ces traitements prescrits dans le cadre de maladies inflammatoires chroniques ou de circonstances pathologiques graves peut entraîner « des effets nocifs immédiats, comme des rejets de greffe ou une reprise évolutive de la maladie traitée », insiste l’Académie de pharmacie.
Le réseau des centres de lutte contre le cancer Unicancer assure de son côté s’être organisé pour maintenir la continuité de ses activités de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie, « indispensables à la prise en charge des patients récemment diagnostiqués ou en cours de traitement ». Certaines activités pourront toutefois être reprogrammées s’il n’y a pas de risque pour le patient et les centres sont en train de déployer la téléconsultation. La Société française de cardiologie (SFC) souligne, dans un communiqué du 13 mars, que « les infections SARS-CoV responsables du SARS en 2003 et SARS-CoV-2 seraient déclenchées par la liaison d’une protéine virale à l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2, très présente dans les poumons mais également dans le cœur ». Ce mécanisme pourrait ouvrir la voie à des pistes de traitement. En attendant, la SFC relaie la position de l’European society of hypertension (ESH) qui appelle les patients à poursuivre leur traitement par inhibiteur de l’enzyme de conversion ou sartan. Aucune preuve scientifique ou clinique ne permet en effet pour l’instant d’établir un lien entre ces médicaments et une modulation des récepteurs susceptible de favoriser une infection Covid-19.
Privilégier le paracétamol en cas de fièvre
L’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens en cas de symptômes a été proscrite par la Direction générale de la santé (DGS) en raison d’événements indésirables graves liés à leur prise par des patients atteints ou possiblement atteints par le virus. « Le traitement d’une fièvre mal tolérée ou de douleurs dans le cadre du Covid-19 ou de toute autre virose respiratoire repose sur le paracétamol, sans dépasser la dose de 60 mg/kg par jour et de 3 g par jour. » L’Agence nationale de sécurité du médicament avait déjà, en avril 2019, mis en garde contre le risque d’aggravation de complications infectieuses cutanées et neurologiques mais aussi pleuropulmonaires (pleurésies, pneumonies compliquées d’abcès, etc.) après la prise d’ibuprofène ou de kétoprofène. Les patients prenant des corticoïdes ou des immunosuppresseurs ne doivent à l’inverse pas arrêter leur traitement, sauf avis contraire de leur médecin.
BON PLAN
Comment savoir si un médicament peut aggraver les symptômes de Covid-19 ? Pour vous aider, le site internet covid19-medicaments.com, validé par le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance et le département hospitalo-universitaire de pharmacologie de Bordeaux (Gironde), répond à vos questions sur ce sujet.
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