Comment venir à bout des verrues ?

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Comment venir à bout des verrues ?

Publié le 10 septembre 2024
Par Frédéric Pitetti
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Touchant un quart des Français, ces excroissances cutanées bénignes mais disgracieuses, gênantes, voire douloureuses, se traitent essentiellement à l’aide de traitements kératolytiques nécessitant quelques précautions.

Causées par plusieurs types de papillomavirus, les verrues n’épargnent aucune partie du corps (visage, coude, organes génitaux externes, etc.), même si elles siègent de préférence sur les mains et la plante des pieds. Plusieurs formes sont décrites : planes, en mosaïque, profonde avec des bords kératinisés (myrmécie), etc. Si les verrues peuvent survenir à tout âge, elles sont beaucoup plus fréquentes chez les enfants, en particulier entre 5 et 15 ans. Elles disparaissent souvent spontanément, mais le traitement abrège l’éventuelle période douloureuse et diminue le risque de contagion pour l’entourage.  

Savoir appliquer un kératolytique

Que le kératolytique soit prêt à l’emploi (Duofilm, Kerafilm, pommade M.O. Cochon, etc.) ou en préparation officinale sous forme de pommade ou de solution avec applicateur, à base généralement d’acide salicylique éventuellement associé à de l’acide lactique, son utilisation peut être difficile. Le produit doit être déposé sur la « tête » de la verrue, en évitant la peau saine à proximité, ou accidentellement à distance, sous peine de brûlure et de cicatrice. Par prudence, l’application d’un vernis protecteur autour de la verrue est fortement recommandée. Cette protection peut aussi être réalisée avec un morceau de sparadrap découpé aux dimensions de la verrue. Il est possible d’utiliser les deux techniques. Une fois le kératolytique appliqué, il est essentiel de couvrir la verrue d’un large pansement pour protéger le produit des frottements et retenir les peaux mortes contenant encore du virus actif, donc contaminant. Pour rappel, les kératolytiques ne doivent pas être utilisés en cas d’allergie à l’un des composants, sur le visage ou les parties génitales. Ils sont à utiliser avec beaucoup de prudence chez les personnes diabétiques (en particulier en lien avec le risque de mal perforant plantaire), immunodéprimées, artéritiques ou atteintes de neuropathies. Comme tout médicament, il faut veiller à les stocker hors de portée des enfants.

Particularité des verrues plantaires

Du fait de l’emplacement, l’usage d’un kératolytique en pommade est impossible car il s’étendra sur la peau saine sous le poids du corps. Il convient de privilégier une préparation type collodion salicylé qui s’applique au pinceau ou, à défaut, au Coton-Tige. Après application, il faut bien attendre le séchage du film avant de recouvrir d’un pansement, dans l’idéal en silicone pour diminuer la gêne.

Observance et patience

Le traitement doit être quotidien, de préférence le soir, mais sera suspendu aux premières sensations de brûlure. Il devra être repris si la verrue réapparaît. Prévenez le patient de s’armer de patience et de persévérance car, en général, ce traitement s’étale sur plusieurs semaines. En complément, pour accélérer la dégradation de la partie superficielle de la verrue, vous pouvez conseiller de frotter la verrue avec une lime à ongle à usage unique ou une pierre ponce (utilisée exclusivement dans ce cadre) tous les deux ou trois jours, en veillant à ne pas créer de saignement.

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Verrues : les précautions d’hygiène

Il faut bien se laver les mains après avoir touché la verrue ou les petites peaux qui s’en dégagent. Il convient de ne pas utiliser les serviettes et les gants de toilette d’une personne ayant une verrue. En cas de pratique de la natation, les pansements doivent être résistants à l’eau. Avec les verrues plantaires, il faut éviter de marcher pieds nus dans les endroits publics (gymnases, douches, abords des piscines).

Verrues : quelles actions préventives ?

Les verrues appréciant particulièrement les milieux humides, les mains et les pieds, et en particulier les espaces interdigitaux, doivent être bien séchés, et il faut lutter contre la transpiration excessive des pieds. S’installant plus facilement sur une peau lésée (sèche, sujette aux fendillements, etc.), la prévention passe aussi par une bonne hydratation cutanée. Proscrire de s’arracher la peau autour des ongles. La fatigue et le stress sont aussi incriminés dans le développement des verrues.

Quand consulter ?

Une consultation médicale s’impose lorsque la verrue persiste, se multiplie ou réapparaît malgré les traitements bien conduits, ou se propage à d’autres parties du corps ; la verrue plantaire est douloureuse à la marche et engendre un boitement ou un mauvais positionnement du pied dans la chaussure ; la verrue présente des signes d’infection, saigne ou a une apparence suspecte – dans de rares cas, elle peut s’avérer maligne ; un ongle se déforme.