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Collagène : quelles précautions prendre avec cette substance ?
Protéine la plus abondante de l’organisme, le collagène est en vogue parmi les compléments alimentaires ciblant les articulations ou le vieillissement de la peau.
Le collagène est une protéine présente dans tous les tissus de l’organisme dont elle assure la cohésion, la résistance, la souplesse et l’élasticité. Synthétisé par différentes cellules (fibroblastes, ostéoblastes, chondrocytes, notamment), il en existe plusieurs types. Deux en particulier sont retrouvés dans des compléments alimentaires : le type I, abondant au niveau de la peau, des tendons et des os, et le type II, principalement présent dans le cartilage. Leur synthèse tend à diminuer avec l’âge.
Au niveau alimentaire, le collagène est présent dans des bouillons de viandes ou de poissons. Dans les compléments alimentaires, il est obtenu à partir de la gélatine d’origine animale ou marine, elle-même issue du traitement de la peau ou des écailles et des os ou des arêtes d’animaux tels que les poissons.
Sous quelles formes est-il proposé ?
Grosse molécule, le collagène n’est pas absorbé tel quel par l’organisme, mais après hydrolyse sous la forme de di- ou tripeptides. La supplémentation en collagène est donc le plus souvent effectuée à partir d’hydrolysats dont l’objectif est, après absorption intestinale, la fabrication endogène de collagène. Une autre forme de collagène a été étudiée : le collagène de type II dit, « natif », « non dénaturé » ou encore « non hydrolysé », dont certains sont brevetés (UC-II, par exemple). Non absorbé par l’organisme, il est utilisé à faible dose visant à induire une action immunomodulatrice : le système immunitaire intestinal « apprendrait » à le reconnaître comme « soi » et non comme particule étrangère, ce qui empêcherait la destruction du collagène physiologique via la sécrétion de médiateurs inflammatoires.
Le collagène hydrolysé est proposé le plus souvent en poudre (Vital Proteins, Chondrostéo+ Collagène marin, Collagen 10 g Express marin Biocyte, par exemple), le collagène non dénaturé en gélules (ArtiRegul, Chondrostéo+ collagène activ, Physiomance Collagène Articulation, Nutrixeal Cartil UC-II, Synergia Flex-Tonic, notamment). Ils peuvent être associé à des composants favorisant la synthèse du collagène ou participant à la santé des articulations (vitamine C, cuivre, manganèse, vitamine D, antiarthrosique d’action lente, curcuma, harpagophytum, etc.).
Que montrent les études ?
Bien que nombreuses et pour certaines réalisées en double aveugle versus placebo, elles sont globalement jugées de faible qualité méthodologique.
En dermatologie. Deux métaanalyses d’essais cliniques relèvent des résultats favorables d’une supplémentation en collagène hydrolysé sur l’hydratation de la peau, l’élasticité, la cicatrisation et le vieillissement cutané pour des doses allant de 2,5 à 10 g par jour durant au moins 2 ou 3 mois.
Chez les sportifs. Quelques études cliniques suggèrent une amélioration des douleurs liées à la pratique sportive après 12 semaines d’une supplémentation de 5 à 10 g par jour de collagène hydrolysé.
En rhumatologie. Des métaanalyses d’essais contrôlés randomisés soulignent un bénéfice de l’hydrolysat de collagène versus placebo dans l’arthrose de la main, de la hanche ou du genou avec amélioration de la douleur et de la raideur articulaire à des doses allant de 10 à 20 g par jour durant au moins 2 à 3 mois. Mais certaines soulignent que la qualité des preuves est très faible. Les études portant sur le collagène non hydrolysé sont moins nombreuses, mais une partie d’entre elles pointent une amélioration de la douleur chez des patients arthrosiques (versus placebo ou antiarthrosiques symptomatiques d’action lente) à raison de 40 mg par jour d’UC-II (apportant 10 mg de collagène non dénaturé). Selon quelques études, le collagène natif diminuerait le nombre d’articulations enflées et douloureuses de la polyarthrite rhumatoïde et s’avérerait presque aussi efficace que le méthotrexate. Néanmoins, différents traitements de fond permettent de contrôler cette maladie et un retard de prise en charge ne fait qu’accélérer la dégradation articulaire.
Quelles précautions ?
Réservé à l’adulte, aucun effet indésirable particulier n’est rapporté, ce qui fait notamment du collagène une solution alternative aux antiarthrosiques d’action lente et au curcuma dans l’arthrose en particulier.
Sources : Oral collagen supplementation: a systematic review of dermatological applications, J. Drugs Dermatol., 2019 ; Effects of hydrolyzed collagen supplementation on skin aging: a systematic review and meta-analysis, Int. J. Dermatol, 2021 ; Improvement of activity-related knee joint discomfort following supplementation of specific collagen peptides, Appl. Physiol. Nutr. Metab., 2017 ; Effect of collagen supplementation on osteoarthritis symptoms: a meta-analysis of randomized placebo-controlled trials, Int. Orthop., 2019 ; Dietary supplements for treating osteoarthritis: a systematic review and meta-analysis, Br. J. Sports Med., 2018 ; Collagen supplementation for joint health: the link between composition and scientific knowledge, Nutrients, 2023 ; Efficacy and tolerability of an undenatured type II collagen supplement in modulating knee osteoarthritis symptoms: a multicenter randomized, double-blind, placebo-controlled study, Nutr. J., 2016 ; Efficacy of oral collagen in joint pain – Osteoarthritis and rheumatoid arthritis, Arthritis, 2017 ; Guide pratique des compléments alimentaires, Thierry Souccar, 2013.
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