Cas de comptoir : antibiotique et mycose

Cas de comptoir : antibiotique et mycose

Publié le 28 août 2023
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C’est la vie de tous les jours. Celle du comptoir. Une problématique par patient et une volonté de répondre au mieux aux besoins de chacun. Rarement simple ! Et si on profitait de l’été pour réactiver les bons réflexes à avoir face à un cas d’iatrogénie. Aujourd’hui, Mathilde, qui vient de finir un traitement antibiotique, a des démangeaisons vaginales.

Le cas

Mathilde, 25 ans, est gênée depuis quelques jours par des démangeaisons génitales et des pertes blanches. Interrogée par la pharmacienne, elle indique qu’elle a reçu un traitement antibiotique pour un abcès dentaire il y a deux semaines. La consultation de son dossier pharmaceutique montre en effet la dispensation d’une association de spiramycine et de métronidazole (Rodogyl).

L’analyse du cas

Les antibiotiques sont susceptibles de provoquer des vulvovaginites. En effet, ils altèrent l’équilibre de l’écosystème vaginal au profit du développement de souches pathogènes habituellement sous contrôle. L’agent pathogène le plus souvent incriminé est Candida albicans. La vulvovaginite simple, qu’elle apparaisse au décours d’un traitement antibiotique ou non, peut être prise en charge à l’officine. Le traitement comprend l’association d’antimycosiques sous forme d’ovule en prise unique le soir et d’une crème en application biquotidienne sur 7 jours. En cas de fièvre, de douleurs pelviennes ou d’absence d’amélioration après 3 jours de traitement, une consultation médicale s’impose.

L’attitude à adopter

La pharmacienne explique à Mathilde que sa mycose est peut-être une conséquence de son traitement antibiotique. Elle lui conseille les produits antimycosiques adaptés et lui rappelle les règles d’hygiène à suivre : pas de douches vaginales, savon adapté à pH neutre ou alcalin, port de sous-vêtements en coton.

A retenir

Les vulvovaginites sont des conséquences fréquentes, inconfortables mais bénignes de l’antibiothérapie. Leur prise en charge initiale à l’officine est possible. Ce cas de comptoir est extrait du Cahier Formation Iatrogénie « Les antibiotiques » paru dans Le Moniteur des pharmacies n° 3224 du 5 mai 2018.