Antibiorésistance : l’Académie nationale de médecine veut restreindre le remboursement des antibiotiques

Dans son rapport sur la lutte contre l’antibiorésistance, publié le 11 septembre, l’Académie nationale de médecine recommande l’élaboration de mesures innovantes qui visent à réduire les prescriptions d’antibiotiques. La recommandation phare consiste à limiter à 7 jours le remboursement des antibiothérapies curatives, et à 24 heures l’antibioprophylaxie (geste dentaire en ville par exemple). « Les traitements prolongés sont non seulement inutiles, mais induisent des risques pour l’individu et la collectivité », justifient les académiciens. De manière générale, les infections diagnostiquées en ville et à l’hôpital sont traitées par une antibiothérapie égale ou inférieure à 7 jours. En France, les durées de prescription dans les infections respiratoires dépassent les durées prévues initialement dans les recommandations. L’objectif de cette mesure est de réduire de 30 % la consommation d’antibiotiques pour que la France se situe au même niveau de consommation moyenne que les autres pays européens.

D’autres recommandations complémentaires sont également énoncées par l’Académie nationale de médecine. Notamment, l’élaboration de nouvelles campagnes d’information, la généralisation de l’aide à la prescription des antibiotiques (logiciel d’aide à la prescription, plateforme régionale de conseils), et la généralisation de l’usage des tests rapides d’orientation diagnostique (comme les Trod angine). De même, elle suggère le renforcement de la couverture vaccinale et des actions d’hygiène préventive. En ce sens, l’Académie nationale de médecine recommande de rendre obligatoire pour les personnels soignants la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière. Elle propose d’organiser la vaccination antigrippale et antipneumococcique des personnes âgées hébergées dans les établissements de soins.

A l’échelle nationale, la consommation d’antibiotiques reste très élevée, malgré la sensibilisation permanente du public et des professionnels de santé. A l’échelle européenne, la France est le 4^e consommateur d’antibiotiques. Ainsi, l’Académie soutient la recherche qui œuvre pour le développement d’une alternative thérapeutique destinée à lutter contre les bactéries résistantes.