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A vous de jouer !
Prouver que vous améliorez la prise en charge d’une maladie dont les conséquences sont parmi les plus graves. Démontrer votre capacité de mobilisation pour ce type de mission. Deux bonnes raisons de vous impliquer dans la campagne contre l’HTA qui débute mardi.
Le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA) chiffrait en 2005 à 7,6 millions le nombre de Français ayant un traitement antihypertenseur (25 % des plus de 35 ans). C’est dire, vu les conséquences potentiellement graves de la maladie, l’enjeu de votre implication dans la campagne d’initiative ordinale (1) « Prenez votre tension à coeur ».
Auprès des patients traités, votre intervention sera loin d’être neutre puisque 33 % seulement ont une tension stabilisée, que les mesures sont souvent réalisées abusivement et que les – fréquentes – interruptions de traitement aboutissent neuf fois sur dix à un retour de l’hypertension. A cet égard, expliquer l’action du médicament incite à l’observance.
Pour les malades qui s’ignorent, votre rôle s’avère d’autant plus décisif que le CFLHTA estimait en 2005 à 6,8 millions le nombre d’hypertendus non pris en charge ! Or un sondage grand public, réalisé par l’Ordre en décembre dernier, montre bien que les idées fausses vis-à-vis de cette maladie silencieuse ont la vie dure : moins de la moitié des Français est persuadée que l’HTA est dangereuse, 60,7 % qu’il s’agit d’une maladie nerveuse due au stress (adieu le facteur hygiénodiététique !), 41,7 % seulement sachant que l’activité physique est bénéfique contre l’HTA… Autant de champs d’information sur lesquels il vous est d’autant plus aisé d’intervenir auprès du patient que vous le voyez souvent à l’officine.
« Soigner sans éduquer est un non-sens. »
La campagne débutant le 1er février est une occasion en or d’entamer ce processus de suivi et de dépistage, si ce n’est déjà fait : la presse quotidienne régionale sera bombardée d’annonces les 1er, 8 et 15 février. Vous avez dû recevoir il y a quelques jours le matériel nécessaire : affiche, badges, brochures destinées d’un côté aux patient suivis, de l’autre aux clients potentiellement concernés (2). Communiquer notamment auprès des personnes présentant plusieurs facteurs de risque (surpoids, régime alimentaire gras ou riche en sel, tabagisme, consommation excessive d’alcool, activité physique insuffisante, antécédents familiaux) permettra un véritable dépistage et des orientations vers le médecin. « Toute cette campagne reposera sur la mobilisation des confrères », prévient Isabelle Adenot, présidente de la section A, qui juge ici que « soigner sans éduquer est un non-sens ». « Et ce n’est pas une action qui doit s’arrêter dans un mois, insiste Jean Parrot, président de l’Ordre. C’est une pièce du puzzle qui renforcera le rôle sanitaire du pharmacien. »
Recherche volontaires pour étude nationale.
Dès février, environ 200 étudiants et leurs maîtres de stage vont réaliser sur Paris une enquête de faisabilité pilote basée sur le dépistage et le suivi de patients. L’objectif est de déboucher sur une véritable étude à l’échelle nationale impliquant les pharmaciens, qui pourrait paraître à terme dans des publications scientifiques. Le principe : prêter aux patients un appareil pour prendre leur tension sur trois jours au domicile avant de rapporter à l’officine leur fiche renseignée. Ce travail statistique permettra aux société savantes d’évaluer l’impact du dépistage, le degré de contrôle de l’HTA sur les gens non dépistés ainsi que l’acceptabilité de l’automesure par les patients. Les fabricants se disent d’accord sur le principe de prêts d’appareils d’automesure aux pharmaciens concernés. Les pharmaciens peuvent se rapprocher du Cespharm en vue d’une participation à l’étude.
« La première difficulté d’un malade chronique, c’est de s’y faire ! La seconde est liée au temps, commente le Pr Ménard. Au bout de cinq ans, dix ans, on se dit « Dois-je continuer mon traitement ? en ai-je toujours besoin, est-ce qu’il n’y en a pas d’autre de meilleurs » ? » C’est une réaction obligatoire chez toute personne atteinte d’une maladie chronique. Raison de plus pour que votre action dans ce domaine ne s’arrête pas fin février.
(1) En partenariat avec les syndicats, les groupements, la Société française de lutte contre l’hypertension artérielle, le Comité français de lutte contre l’HTA, la Fédération française de cardiologie.
(2) Le réassort en brochures est assuré par le Cespharm (demande par fax au 01 56 21 35 09).
Proposer des autotensiomètres validés
– Le Pr Ménard (médecine interne, UFR Broussais, Hôtel-Dieu, Paris) et le Dr Postel-Vinay (unité d’hypertension artérielle, hôpital Georges-Pompidou, Paris) ont bien insisté sur ce point lors de la présentation de la campagne : « Il ne faut utiliser que des tensiomètres agréés par l’Afssaps*. Face à un patient utilisant un appareil non validé, il faut être prudent. Le premier message est de souligner que l’automesure est une bonne chose, avant de lui signaler qu’il vaudrait mieux utiliser un appareil validé. » Quant aux pharmaciens, la moindre des choses est qu’ils ne vendent que des appareils agréés, note le Dr Postel-Vinay.
Par ailleurs, la façon dont l’appareil s’utilise doit être montrée avant la vente. « J’ai un principe, confie Claire Sevin, pharmacienne à Clamart (Hauts-de-Seine) : je ne vends pas un appareil à 60 euros à un client sans le lui avoir prêté pour qu’il l’essaye. Certains ont par exemple des extrasystoles et n’arrivent pas à prendre leur tension. »
Quant à la mesure de la tension à l’officine, elle pose des problèmes de fiabilité, même si elle peut être utile pour sensibiliser les gens à l’idée de l’automesure.
* Liste disponible sur le site Internet de l’Afssaps avec une entrée par marque et par modèle : http://agmed.sante.gouv.fr/htm/5/tensio.htm.
Voir aussi : http://www.automesure.com/Pages/resultatsafssaps.htm.
A retenir : de graves conséquences
– Infarctus du myocarde (40 000 décès sur 120 000 infarctus annuels).
– Accident vasculaire cérébral (50 000 décès sur 130 000).
– Artérite des membres inférieurs (risque d’amputation).
– Insuffisance rénale.
– Infarctus mésentérique.
– Lésions de la rétine.
– Problème de débit sanguin au niveau du cerveau (troubles de l’équilibre, maux de tête).
Recommandations sur l’HTA
La Haute Autorité de santé (HAS) a actualisé en octobre 2005 les recommandations pour la prise en charge des patients atteints d’HTA essentielle. Un dossier est disponible sur son site (1) ainsi qu’une fiche de synthèse. Le Cespharm diffuse aussi une fiche technique(2). Quelques points clés pour répondre aux questions des patients.
Quelle est la définition de l’HTA ?
Elle est définie par une pression artérielle systolique (PAS) supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) supérieure ou égale à 90 mmHg, mesurées deux fois au cabinet médical et confirmées à 3 reprises sur une période de 3 à 6 mois.
Pourquoi traiter l’hypertension ?
Il s’agit de prévenir les complications cardiovasculaires (voir ci-dessus). Le risque est augmenté en cas de diabète, de tabagisme, d’absence d’activité physique.
Pourquoi désormais s’appuyer sur l’automesure ?
Les mesures de la tension artérielle par les professionnels de santé sont souvent faussées par excès (effet blouse blanche) ou par défaut (HTA isolée). Les spécialistes recommandent désormais, en plus de la mesure au cabinet médical, une automesure à domicile. Les conditions optimales de l’automesure constituent la règle dite « des 3 » : 3 mesures consécutives en position assise le matin et le soir, pendant 3 jours, en période d’activité habituelle. Mesures réalisées la semaine précédant la consultation.
Quels sont les objectifs tensionnels ?
– En cas d’HTA essentielle : PAS #lt; 140 et PAD #lt; 90 mmHg.
– En cas d’HTA chez le diabétique : PAS #lt; 130 et PAD #lt; 80 mmHg.
– En cas d’HTA et insuffisance rénale : PAS #lt; 130 et PAD #lt; 80 mmHg et protéinurie #lt; 0,5 g/j.
Quelles mesures hygiénodiététiques ?
– Limiter la consommation de sel.
– Réduire le poids en cas de surcharge.
– Pratiquer une activité physique régulière.
– Limiter la consommation d’alcool.
– Adopter une alimentation riche en fruits et légumes et pauvre en graisses saturées.
– Proscrire le tabac.
Les mesures hygiénodiététiques sont recommandées chez tous les patients hypertendus, quel que soit le niveau tensionnel, avec ou sans traitement pharmacologique associé. – J.S.
(2) http://www.ordre.pharmacien.fr/, mot clé « Hypertension » dans le moteur de recherche, puis liens « Evénement » et « Hypertension artérielle ».
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