A l’étude

« J’ai élaboré une fiche d’information sur le SOPK »

Pourquoi vous intéressez-vous à cette maladie ?
Ce qui m’a d’abord interpellée, c’est le parallèle entre la fréquence de l’affection (environ 1 femme sur 10 dans le monde) et le fait qu’elle soit pourtant encore peu connue des professionnels de santé et, a fortiori, des équipes officinales. Celles-ci sont susceptibles de rencontrer très fréquemment des patientes atteintes sans pour autant repérer la maladie dont les symptômes sont variés et peu spécifiques. De plus, le traitement du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est quasi exclusivement pharmacologique, donc nécessairement délivré en pharmacie. Il m’a alors semblé intéressant de travailler sur ce syndrome et sa prise en charge pour permettre un meilleur accompagnement des patientes à l’officine.  

Comment vous est venue l’idée d’élaborer une fiche d’information destinée aux patientes ?
Au cours de mes études, j’ai eu l’occasion d’exercer en officine où j’ai pu discuter avec des patientes concernées par ce syndrome. Et constater qu’elles manquaient de connaissances sur leur pathologie. Par exemple, les patientes croient que des kystes sont présents sur les ovaires alors que, contrairement à ce que laisse penser le nom du syndrome, il s’agit en réalité d’une multitude de follicules au développement inachevé. Par ailleurs, elles ignorent les solutions thérapeutiques qui peuvent et doivent être mises en place. Il m’est donc apparu utile d’élaborer un document synthétique permettant d’ouvrir le dialogue avec les patientes et de faciliter leur compréhension du syndrome pour, in fine, améliorer leur prise en charge.

Que contient ce document ?
La première partie de cette fiche reprend succinctement la physiopathologie, les principaux symptômes liés au SOPK ainsi que les complications possibles. L’objectif est de sensibiliser les patientes à la nécessité d’un suivi médical régulier et pluridisciplinaire afin de prendre en charge les symptômes et de prévenir et traiter les complications associées. La deuxième partie est axée sur la thérapeutique. Les mesures hygiénodiététiques sont essentielles et peuvent s’appliquer à toutes les patientes quels que soient leurs symptômes. Les traitements sont multiples et dépendent des manifestations du SOPK, mais sont indispensables pour limiter les complications. Pour réaliser cette fiche, je me suis fait accompagner par la D^re Virginie Grouthier, gynécologue au centre hospitalier universitaire de Bordeaux (Gironde). Ainsi, les équipes officinales ont à leur disposition un support valide leur permettant d’accompagner les patientes au comptoir et de travailler sur leur adhésion thérapeutique.

• * « Le syndrome des ovaires polykystiques et sa prise en charge – Traitements pharmacologiques, dermocosmétiques et conseils associés à l’officine », sous la direction d’Isabelle Passagne, thèse soutenue le 12 juillet 2023 à la faculté de pharmacie de Bordeaux (Gironde).
• Fiche disponible sur le site lemoniteurdespharmacies.fr onglet « Comptoir », rubrique « Conseils ».